Pendant le weekend

1943 Mardi 5 Octobre 2021

 

 

un petit message de service m’a prévenu le matin de l’éventualité d’un entretien dans le cadre de la cohorte, j’ai dit oui –

pris le RER pour aller à Bry-sur-Marne (j’appris à cette occasion les deux années de présence de mon ami libraire en ces lieux dans les années soixante) – à la gare, une voiture m’attendait (traité comme un prince : merci à toute cette équipe)

– puis on me maquilla (« qu’est-ce tu maquilles ? » était une expression qu’on employait fin soixante dix) (merci à Violeta, qui portait sur le front une petite pierre verte – française mais chilienne, on a parlé de ses parents émigrés) on a parlé cinéma (fond de teint, poudre)

je me suis souvenu du Bouton de Nacre – on a parlé de Violeta Parra, je me suis souvenu comme à chaque fois de Victor Jara – les mains aussi, oui

– on m’interrogea sur mes souvenirs de ces jours horribles – copieux, une heure et demie –  pleurs éloignées (sur la petite table noire genre ikea il y avait une boite de mouchoirs jetables et une bouteille d’eau) : se tenir, dire mais pas tout des sentiments, ces moments-là difficiles et qu’on préférerait oublier, et personne dans mon entourage proche ou pas n’a été blessé ou tué : qu’en aurait-il été… – sincérité

(avant ce passage devant la caméra, j’avais listé ici

et dans le petit carnet vert les différents sentiments qu’il me fallait présenter) (j’ai repensé à mes passages dans cette émission – le tribunal des flagrants délires – au temps de la comédie (81-82 comme ça) studio des Buttes Chaumont SFP) – je ne voyais pas mon interlocutrice (Clare-Mary : mes remerciements), encore moins le cadreur qui était une cadreuse ou le type qui s’occupait du son (aussi merci à eux) – j’avais en face de moi deux projecteurs rectangulaires couverts d’une espèce d’ouate, un micro au dessus de ma tête – le reste était noir, je répondais aux questions, développais où il me chantait ou pas – Violeta me démaquilla – puis dans un autre bureau (on m’offrit un thé à la menthe) répondis sur un questionnaire papier – j’avais signé daté un protocole en 4 exemplaires dont un m’échut (contrat d’autorisation de filmer et cession de droits patrimoniaux – merci Anna Capucine)  précédemment, on me remercia, je partis en disant à la deuxième maquilleuse de saluer Violeta pour moi dans le couloir m’en allant je la croisai, lui dis au revoir « Graçias a la vida » (on tomba dans les bras l’un de l’autre), elle s’en alla en chantonnant, on me reconduisit (merci Arnaud) – dans l’autre sens je repris le RER pour m’apercevoir que la mission à laquelle j’avais participé de mon gré entier et plein était pilotée par l’université HESAM (Hautes Écoles Sorbonne Arts et Métiers)  le CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique)  et l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) qui en avait confié la logistique à l’INA (Institut national  de l’Audiovisuel) et l’ECPAD (Établissement de communication et de productions audiovisuelle de la Défense) (ah bon) – je changeai à Étoile me disant qu’on démontait, mais j’avais rendez-vous au 17, je ne m’y arrêtai point – par la grâce de je ne sais quelle autorité supérieure, je reçus alors de l’Employée (que je ne puis assez remercier) un petit message de service accompagné de cette photo (#389)

(on suivra avec délices son reportage prochain – je poserai alors (s’il y a lieu, ce que j’espère) un lien ici-même) – j’allai à mon rendez-vous (le frérot était en costume cravate bleue chemise vichy dans le même ton) – un kir à 4.80 quand même – il y avait là un de ses amis (je me souvins à cette occasion du voyage qui nous fit le conduire, cet ami-là, moi et le sanaryote en sa deux pattes à Embrun, voilà seulement un demi-siècle avant d’aller retrouver ce même frangin dans la propriété de F. à Latina) puis regagnai, une fois que j’eus embrassé mon ami et cependant frère, mes pénates (préparation de lentilles au lard)

 

en dvd Adieu Philippines (Jacques Rozier, 1962) ethnographie de la télévision (tournage de « Montserrat » d’Emmanuel Roblès, en direct réalisé par Stellio Lorenzi…) – la liberté (magnifique)

 

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4 Comments

    plaisir de ce billet (et merci à tous bien entendu)

  • Ce petit lion, le #389, jamais je ne l’aurais repéré dans les hauteurs de l’Arc, sans l’emballage/déballage signé – à titre posthume malheureusement – Christo/Jeanne Claude…

  • Drôle de coïncidence : le soir des attentats du 13 novembre 2015, on était allés voir « Le Bouton de nâcre » au ciné et au retour on est descendus à la station Goncourt au lieu de Bonsergent… (je l’ai dit sur mon blog de cette époque).

    Et tout le quartier venant d’être bouclé au début de la rue Alibert, on n’a pas pu rentrer chez nous, on a dormi ailleurs…

    Te voilà donc « témoin » filmé après coup. J’espère que tu nous donneras les coordonnées du film une fois diffusé. 🙂

  • @l’Employée aux écritures : on est content que vous y ayez été Employée – merci encore

    @Dominique Hasselmann : non, il n’y aura ni film ni diffusion – l’étude sera sans doute publiée une fois achevée (un terrain suivant en vue en 2026 quand même: accrochons-nous) – les premiers éléments sont parus en livre chez Odile Jacob (« 13 Novembre » des témoignages un récit, Nattiez/Peschanski/Hochard; 19e)