atelier d’été quinze
(ah mince j’ai pas titré)
d’ailleurs
C’est le genre de personnage dont il est bon de se méfier ce n’est pas quelque chose qu’on vous apprendrait à l’école mais c’est écrit sur son visage en caractères majuscules, gras rouges si vous ne le voyez pas tant pis pour vous. Ça a beau être un malade, un handicapé, un pauvre être diminué, mon œil my foot mon cul oui – un salaud, une ordure, regarde-moi ces yeux, cette façon de les laisser fixés sur mes jambes, ce fils de pute, quatre-vingt balais au moins et toujours cette gluante libido qui glisse de ses yeux – ils sont d’une belle couleur pourtant, mais enfin ça ne suffit pas. Ce type transpire la perversion, son air de ne pas y toucher, assis sur son rocking-chair pauvre garçon espèce d’ignoble individu, ah oui, quand je me penche ça glisse un œil dans l’échancrure du corsage, hein sale connard, si je ne me retenais pas jte lui foutrais une bonne paire de gifles ça lui remettrait un peu les idées en place – tiens allez prends tes pilules, fumier… Voilà qu’il me donne du « mademoiselle » maintenant, il se croit où, cet empaffé ? Rien, pas un mot, même pas un sourire, rien pas un mot, tu n’auras rien de moi. Comment se fait-il que ça tombe toujours sur moi, ce genre de mission ? Pourquoi moi ? Je ne suis qu’une infirmière, je travaille, je porte à mon front cette croix rouge, ça n’a jamais suffi pas à éloigner les pervers, dieu seul sait ce dont ce genre de personnage est capable… C’est ça, assieds-toi, et regarde ton jardin, c’est ça… Bon j’en ai fini moi, qu’est-ce qu’il y a encore ? Mais non, mon vieux, non, pas de verre d’eau – bon allez, soyons charitable… Tiens, bois… Rien que de voir le contentement qu’il montre à boire un simple verre d’eau, on a envie de le cogner – saleté de vie, saleté de boulot, saleté de malade… Miséricorde… Tiens qui c’est celle-là ? Qu’est-ce qu’elle regarde, encore une qui n’a jamais vu une infirmière faire son travail ou quoi ? Et ses cheveux ras, qu’est-ce qu’elle peut bien faire, on dirait un repris de justice, debout sous sa véranda à regarder par ici ? … N’importe quoi, on dirait qu’elle attend quelque chose… Mais il la regarde, ils se regardent, ils se parleraient presque ces deux-là, avec les yeux… eh bien, elle a bien choisi… Bon, ça va bien, c’est fini, c’est ça, bonne journée, à lundi… si tu es encore de ce monde, salopard !
il y a un peu de perte, un peu de divulgation, un peu d’empathie – sans doute est-ce le discours de la vérité – mais je n’ai pas réussi à déterminer si l’empathie niée venait du personnage choisi pour l’un des trois premiers rôles ou ressenti de la part de celle (ou celui) qui écrit/lira – le fait de ne pas comprendre la consigne – le fait de faire parler une femme – ou plutôt de la faire se taire – pour un homme ça me semble éloigné, ça m’a semblé et ça m’a fait penser à ces choses qu’on entend ces temps-ci sur ce qu’on nomme la {cancel culture} (cette pourriture) – ce qu’on entend parfois au sujet de séminaires interdits aux (au choix, c’est comme on aime, c’est notre monde) hommes femmes blancs noirs jaunes verts jeunes vieux autres ne sait pas (rayer les mentions inutiles) – le recours aux mots qu’on dit gros aussi, cette façon de parler qui s’apparente à celle du chauffeur de voiture de place de la proposition 9 (l’argot rend-il sympathique?) (la correction politique, la jouissance du parler cru : pathétique, certes, petite-bourgeoise comme on disait dans le temps) (le fait que je n’ai pas eu recours à la bite tendue (on dit turgescente dans ce registre) à péter le callebare du vieux) (il faut (?) savoir se retenir, mais pas en codicillant, apparemment) laquelle m’aurait attiré les faveurs (ou les foudres, allez savoir) du lectorat (mâle ou femelle, en l’espèce) – la parenté avec cet exercice 9 : j’y faisais déjà parler une femme mais ça ne se voyait que peu (l’important, c’est que je le sache) ; deux hommes, une femme (je me souviens à cette occasion, que ma mère occupât cet emploi un temps (doit-on dire chauffeuse ?), je n’ai jamais su la marque de l’auto, cependant – c’était une automatique, il me semble me souvenir) – il faudrait ne pas perdre de vue le but ou la vérité sur ces trois-là – je voulais aussi faire parler le concierge, mais si je ne sais pas exactement où (Larissa) se trouve l’hôtel, je suis ennuyé (je suis content d’avoir lu en même temps le Nocturne indien d’Antonio Tabucchi) (il y a là-bas un Larissa Impérial du meilleur effet, mais ça ne me convient pas – il y a la possibilité d’aller voir quelque part ailleurs, Sousse ou Gamarth en Tunisie – on a des choses à faire)
images d’hôtel en 2011
en 2019 (changement de propriétaire)
même si mon 15 n’est qu’amorcé (curieux puisque je la connais presque bien ma bonne femme mais il y a des broutilles qui me détournent) j’ai enfreint ma règle pour découvrir ce portrait et surtout le portrait en creux de la narratrice (plus en arrière fond le portrait de la société, que je sentais, que j’ai trouvé ensuite en toutes lettres)