1542 Vendredi 28 Août 2020
privations de libertés, réclusions, respirer souffler (on démonte le cinéma)
privé.es d’air frais, poissons hors de l’eau, injonctions des autorités – on va aller marcher, hein – on démonte le truc du parc donc
j’ai vu des images de sportifs basketteurs noirs ou pas le genou posé sur le sol, j’ai vaguement ressenti une espèce de guerre civile larvée aux US (des nouvelles de Guy ? je vais faire un mail) (les gens les autres les ami.es les enfants le monde – respirer, souffler)
travailler – respirer, enquêter, questionner – rire mais on ne se voit plus, on ne sait plus, on parle encore mais on perd tant on se comprend mais ça se tarit, ça ne rit que peu, ça s’épuise – on relance, oui, mais on relance sans parvenir à dire, aider à parler, non, ça ne marche pas très bien on ne les comprend pas si bien – une indécence certainement, ou une espèce de honte, quelque chose qui nous indique que notre humanité a disparu pour faire place à nos précautions, nos préoccupations de santé, ces affaires inutiles, vaines, sans explications ni confiance – on avance maxé, on se nettoie les mains – on reste chez soi ?
en voici une qui déploie des trésors de gymnastique
détermine-t-on nettement le sillage viral qu’elle laisse, telle une comète, derrière elle ?
cessons l’insolence, l’État indique « obligatoire partout en capitale et couronnes » : se laissera-t-on faire ou gagnera-t-on le droit de s’acquitter de 135 euros (et combien de temps dure cette amende ? le droit la loi le fisc ne le dit pas) – il suffit, passons le pont
en effet, oui, partout.
au ciné « Effacer l’historique » (Benoît Delépine (alias wtf Mickael Kael), Gustave Kervern, 2020) la médiocrité (très bankable) française (la preuve : j’y fus) dans toute sa vulgarité à moins que ce ne soit l’inverse (il y a toujours un arbitrage à tenir entre la vérité (aller au cinéma) et dire ce qu’on pense (ici j’édulcore) : n’importe)
partir avec petite crainte refoulée sous la honte pour aller masquée travailler, de près, avec les ados non masqués, les livres qui s’échangent, les têtes rapprochées pour lire ensemble, l’insistance pour toper dans la main… et dans le feu de l’action, avec eux, oublier, rire, travailler, rentrer dopée… retrouver crainte deux jours après et continuer
@brigitte celerier : l’infantilisation dont nous sommes les objets ne cessera pas – ce sont nos vies et nous savons y tenir. Courage à vous et merci pour ce que vous faites pour eux.
Démontage : on balance quelques millions pour le cinéma alors que Macron ne cesse de se faire mettre en scène (couverture grotesque de Paris Match, réception des quelque 70 journalistes de la « presse présidentielle », discours vendredi prochain à l’occasion de la célébration de Gambetta… son idole, sans doute !, etc.).
Démontage : encore plus de 500 jours à attendre pour envoyer ce pouvoir sur les roses ou sous les pissenlits 8
La Villette t’inspire plus que, hélas, la Philharmonie (plus difficile à démonter que les cubes rouges du parc)… 🙂