Pendant le weekend

2 janvier 1039

 

 

en lisant ce petit texte d’Antonio Gramsci, je me suis souvenu de la cravate que nous avions offerte à Jacques Goimard (le prof de cinéma qui dirigeait ces études alors) et qui s’était présenté au premier des cours de licence en disant « pour éviter toute argutie politique, sachez tout de suite que je suis marxiste tendance Gramsci » je me souviens de la rue du Borrego, et de la rue Michelet, de celle des Chartreux où on pouvait manger un plat de frites – le cinéma d’alors (quatre ou cinq films par jour plus les cours plus les enquêtes sans compter le reste)

ça n’existe plus – ce sont des quartiers qui meurent – on a fini la cuisine, on a dormi, mangé, bu, tout va bien (spéciale dédicace à Lilou)  comme on dit à Dieppe – en avant première d’un carnet de voyage à venir)

tout va bien, en effet, regarder (ici ou ailleurs, en Roumanie ou encore au au Brésil) où la pourriture s’exhale toujours des allées du pouvoir, et les choses iront comme elles iront – on ne démissionne pas, non, certes non, on va même aller travailler c’est pour dire, mais pour le reste il faudra se battre encore et encore – rien n’est fini, rien n’a changé, on a besoin de courage et de ténacité.

En souvenir de Claude Mesplède disparu l’an dernier

((c) dessin de Gérard Berthelot)

en dvd L’enfance d’Ivan (Andreï Tarkovski, 1962) qui vous a un vague air de « Allemagne année zéro » (Roberto Rossellini, 1947) (lion d’or à Venise en 62, pour un premier film réalisé sous le pouvoir de Kroutchev) et qui évite magnifiquement la propagande d’alors (en clair : une merveille, un peu enclose et tragique – à l’image de la révolution de 17)

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2 Comments

    merci pour le lien vers Gramsci…
    et merci d’avoir parlé de et aimé un film que pour une fois j’ai vu 🙂
    bon courage

  • Claude Mesplède, je l’ai connu, car il m’avait sollicité pour participer à la rédaction de quelques notules de son « Dictionnaire des LIttératures policières » (deux énormes volumes).

    J’ai appris sa mort en lisant « Libé » du 29-30.12.2018. C’était un homme charmant et d’une culture incroyable qu’il ne brandissait pourtant pas à bout portant.