17 mai 808
il est cinq heures vingt, les trucs à régler (rendez-vous prise de sang efr j’en passe : je fatigue) et le reste (badge facture digest logiciels copies photocopies) et encore le reste (ateliers billets commentaires – je cesse, signalements un peu) et puis tout le reste (le squatt du garage : des fringues, des bouteilles, des ordures : à nettoyer – j’ai fermé la porte à clé, je ne sais toujours pas pourquoi) on se promène en ville avant le ciné (la Chapelle, sept heures du soir)
promenade : sur le trottoir, en pile, peut-être trois cents livres – j’ai récupéré un dictionnaire (servira aux petits alphabets illustrés), un guide de Paris de 1863 (fac simile offert par votre libraire – Adolphe Joanne chez Hachette) un « Exit music » d’un Ian Rankin (livre de poche policier) et un La peinture hollandaise (Robert Genaille, Tisné, 1956, sous coffret). Bof. Une espèce de désespoir aussi devant le gâchis de ce monde. Travaux sur la ligne du métro
il est dix heures moins le quart, on sort du Louxor
au ciné En guerre (Stéphane Brizé, 2018) il y a des films dont on se demande la raison d’exister ou leur utilité : pas celui-ci, on pense aux « Conti » à ceux de GoodYear, aux suicidés à la mode de chez Orange comme à ceux de Guyancourt, on pense à ce monde frelaté qui donne plus d’importance à l’argent qu’à la vie humaine, ce monde du marché à vomir, cette honte qui perdure depuis trente ans au moins dont l’un des tenants se trouve au pouvoir ici (aux US, en Turquie, en Syrie, en Israël Hongrie Pologne Russie, on n’en finirait pas de cette litanie obscène mais ce film se passe ici, en France), on ouvre les yeux ? On essaye… quelle torture… (Vincent Lindon prix d’interprétation masculine ce serait parfait – mais est-ce que ce sera ? Ou alors à tous parce que en tout cas, tous le méritent, ainsi que cet acteur, et tous le lui rendent bien)
il y avait un robot qui battait la mesure, les musiciens étaient en noir, et tous avaient des basketts vertes, pour le fun… plus tard, Borodine, de loin, j’ai joué au pendu avec E. plutôt
oui quel boulot de vivre
oui quel gâchis faisons
oui envie de voir ce film