Vingt trois dix (604)
à Paris on n’est jamais seul
mais faire toujours la même photo, c’est agaçant
on prend ça comme une habitude
un peu comme écouter le même refrain, la même chanson sans arrêt
(en allant au cinéma des cinéastes) il y a d’autres chansons, il y a d’autres ponts de vue
mais entendre, comme peut-être l’habitude « ces temps-ci je l’avoue j’ai la gorge un peu âcre/le sacre du printemps sonne comme un massacre« (« Mai » de Claude Nougaro) comme on voyait vendredi les quais de la Seine
(on a fait un travelling panoramique gauche droite, à l’aller), croiser ses contemporains (l’un d’entre eux m’a répondu à la question de sa profession « community manager » et comme (comme toujours dans ces cas-là) j’ai fait l’imbécile « pardon, j’ai pas compris ? » il m’a expliqué « mettez publicitaire« comme si on allait créer une catégorie pour eux, tu vois le style – l’homme portait des chaussures à semelle blanche et sa barbe de six jours – on peut encore en rire), j’écoute aussi les musiques de Georges Delerue
(au retour, une habitude, une chance, un pont : l’opérateur est assis, on vient d’aller chercher en bas de la rue des Martyrs une baguette de pain – bonne adresse, pain frais à (pratiquement) toute heure, gentillesse du boulanger : magnifique – ça, oui, c’est Paris) (dans la rue des Abbesses, ou je ne sais plus, tournage d’un film, j’ai essayé de savoir ce que c’était, personne ne savait – je me suis rendu compte de ce goût que j’aurais de faire de la figuration – et je me suis in petto souvenu de l’autobus dans lequel on riait sous la direction d’Eric Rohmer) (plan coupé au montage, dans « La femme de l’aviateur » 1981) (vu que c’était notre prof)
Le feuilleton qui s’est terminé dimanche hante un peu : les trolls ne sont jamais loin (je dois avoir cette propension à illustrer de mes images ou de mes propres illusions les travaux des autres) (je sais depuis toujours mon manque d’imagination, en même temps) (ce trait de caractère me dérange, mais qu’y puis-je ? un peu comme ces B2TS ou autres).
Faire.
au cinéma, donc, « La belle et la meute » (Kaouter Ben Hania, 2017) dont on avait vu il y a un moment « Le challat de Tunis » (2014) ici neuf plans séquences pour démontrer l »iniquité d’une police violente et violeuse – courage et force alliées à une structure formelle (on ne peut s’empêcher de penser à ces faits divers qui se déroulent dans ce pauvre pays.
On a vaguement le sentiment que rien ne change (terrible) (les échos avec ce qui se passe, ces jours-ci et dans le milieu du cinéma et ailleurs, montrent l’importance du sujet et la réalité de la vie des femmes dans le monde) (ce qui interpelle, c’est certainement le fait que la première puissance du monde ait posé -dans ces conditions douteuses réalisées pour une part, probablement, par les réseaux – à sa tête un énergumène du même type que ce producteur) (on aime le cinéma, oui, mais parfois aussi on a juste pas envie de cautionner en y allant – la dernière fois aussi, la goutte qui fait déborder un vase à ras-bord : publicité pour la collection de photographies du magnat de l’exploitation… n’importe, on n’ira plus dans ses salles)
en dvd anglais « Vol au dessus d’un nid de coucou » (Milos Forman, 1975) (juste un chef d’oeuvre)
on ne se lasse jamais des photos de ponts de chemins de fer ou de métro.
Harvey Weinstein : la face émergée de l’iceberg (Juliette Binoche en parle aussi, j’ai l’article en entier si tu veux)… on attend les investigations dans toutes les grosses boîtes – télécoms, publicité, alimentation, énergie, édition, grandes surfaces, etc., avec managers (sans communauté) et petits chefs aux basques…
et encore c’est grand Paris (moi et mon coin d’Avignon combien de fois la même photo)
pour le bonhomme oui on peut encore en rire, mais de plus en plus jaune, maintenant que leur pouvoir devient de surcroit politique
marre (mais restent les roses, le soleil et les gens, quand n’ont pas de masque)
@brigetoun : bisous
@Dominique Hasselmann : merci pour le lien (et l’article…)