8 juillet seize, cent vingt huit
(en un sens, on aurait tendance à n’en avoir rien à Edith Cresson-cirer des divers avis, (wtf)conseils, et autres logorrhées sur l’éventuel formidable exploit des (Roger Lanzac ? non; Raymond Marcillac ? non plus; comment il s’appelait déjà celui-là ?) « petits » (Roger Couderc, mais il parlait du rugby) ballon rond pronostic idoine -à onze l’équipe gagne à la fin : ben non – voilà l’orgueil la fierté la patrie la nation) nous allions à la gare, c’était un matin d’un mercredi, je crois, elle se trouve juste au dessus de Rossio, il faut monter deux étages pour arriver aux quais, là attendait le train qui allait à Sintra
on est monté, on s’est assis, il y avait là un journal gratuit – c’était en neuf, en juin, la fin du mois, on allait faire un tour, on reviendrait sans doute par la côte en autobus, on allait voir, on mangerait à Caiscas, c’était un jour d’été, il faisait beau, on avait cette joie de vivre et d’être ensemble, je me souviens –
cette espèce de choc, alors que, depuis longtemps, il ne nous était de rien, avec ses diverses frasques, esthétisme blanchisserie et autres turpitudes, il y avait sa photo, il venait de mourir… « Billie Jean » ou « Beat it« , les mauvais garçons, cette façon de régler ses comptes en dansant ? Tu sais quoi, j’entends lorsqu’on me parle du Portugal, des chansons d’Amalia Rodrigues et d’autres et de tant d’autres (Antonio Zambujo et puis et puis…), et voilà ce qui vient, l’Alfama et le château de Saint -Georges là-haut, le fado et la tristesse (n’importe, je m’en vais travailler) (quel jour sommes-nous, quel temps fait-il, la morna ou saudade capverdienne, nostalgie, ce vague à l’âme, ce froissement de l’ego qui me submerge depuis le feu, cette suie et ces cendres, plus rien que des souvenirs)
En été, essayer de remplacer la suie et les cendres par du sable…