Carnet de voyage(s) #76
Rubrique(s) : Carnets de Pierre Cohen-Hadria / Carnets de voyage(s) / Ville (ma) vue du sol
27 août, 2015 0
La chanson qu’on a en tête, Henri Salvador (le sauveur, probablement) tu sais comme on aimerait tant voir Kairouan, l’île de Pâques (ah ce Bernard Dimey…), l’incroyable intensité de quelque chose de simple, un homme qui rit en disant : « ceci c’est mon église », il est en tongues, bermuda, dents un peu gâtées, sourire d’enfant, marche dandinée tranquille vers on ne sait où : on le laisse, il part à gauche, on passe le marché au poisson, on avance Longomare c’est à l’ombre, ce reflet
au soleil on grillerait, la pointe est de l’île, si en voyageant on exècre un peu les modes et les dispositifs, après s’être établi dans une maison magnifique, familiale, on ne sait comment en dire (on en donnera des reflets pourtant, plus tard), la route sous le soleil la chaleur intraitable, et se garer aux abords de l’île (Ortigia : l’accès aux voitures en est régulé), les rues en sont étroites, l’ombre souvent propice recherchée attendue
la clarté du jour, on sent la présence de la nuit, tout à l’heure, de l’autre côté, je ne sais s’il s’agissait de fêter quelque chose, sans doute peut-être qui sait, je n’ai que quelques clichés, au loin les flots bleus
y a-t-il quelque chose qui ressemble plus à l’horizon que l’avenir radieux qu’on aimerait y lire ?
quelque merveille au monde, l’ombre qui s’étend vers quatre ou cinq heures, l’après midi
sous-exposer pour mieux y voir ? Une harmonie des couleurs et des formes, des proportions, de la réalité des choses sacrées et anciennes
quand même on préfèrerait les bleus, comme on aime les ocres, la beauté incroyable de ces deux balcons : ce n’est rien, tout est normal, simple, naturel, c’est là
en bas de l’image, droite cadre, il y a une petite plage en ville donc, à l’ombre l’après-midi (elle ne ‘ma pas plu, mais elle est là tout de même) j’ai cru discerner au ras de l’eau quelque chose comme un inscription
et puis on marche, sous l’ombre (j’avais un chapeau, un bermuda et une chemise blanche manches courtes de serveur), on parcourt de toutes petites ruelles sans chercher quoi que ce soit, on trouve à ces constructions quelque charme étranger car tout nous l’est
le langage, la proximité des autres, le monde îlien (tout n’est que fantasme, mais ces erreurs, ces errements viennent, passent et s’en vont), ici on regarde l’eau
s’il se pouvait, au loin, on verrait Malte ou la Crête selon notre destination (ou notre destinée peut-être), on redescendra plus tard, on s’arrêtera sur la place d’Archimède, un verre de vin blanc pétillant, un schpritz, deux martinis (rouge blanc), les sourires de vacances (le tout dix sept euros quand même), on se postera ensuite le long du côté ensoleillé
tourisme, pizzas, si l’on préfère éteindre un peu le feu (c’est moins bien, certes : mais il s’agit de cette passion de doubler les photos)
des serveurs antipathiques (qu’importe la fonction ? voilà tout : partir), le long de la route qui passe non loin de Notto (on ne s’y arrêtera pas), non loin de d’Avola (et de ses vignobles auteurs de ce nero qu’on trouve ici, là, ailleurs), l’autoroute non encore payante (ça viendra, tout est préparé, tous est disposé), le chemin et ce sera presque à la nuit qu’on se retrouvera (non, c’est le lendemain : le temps coule file passe, et « ceux qui regardent en arrière ne verront que poussière« …) sur la terrasse, et au fond l’astre qui s’enfuit