Instin
Puisque ça s’est déroulé juste à côté (dans l’arrondissement voisin, c’est un fait, mais il n’y a que le boulevard à traverser aussi), comme ça se déroulait dans cette rue nommée magnifiquement (et aptonymement) Dénoyez (on y trouve une piscine, imagine-toi) (c’était un des maires de la commune de Belleville avant soixante donc), comme le reste du monde s’en tamponne allègrement (je veux dire qu’est-ce que ça peut bien faire, un billet ici, quantième cinq cent seize, dehors il fait gris, le travail manque mais il faut aussi le réaliser et le produire), comme tous les matins qui se lèvent comme tous les soirs qui dorment, comme les jours sont longs et raccourcissent déjà, ces ignobles choses importunes, le plan de l’écliptique, la course sur l’ellipse, la lumière courbe des jours, des années et des trous noirs, la réalité et en rendre compte : pourquoi faire ?
il y avait là tant de gens (ici une incise : si quelqu’un se reconnaît et désire ne pas apparaitre, un mot en mail (pchcomm(at)wanodoo(point)fr) et je vire l’illustre photographie), on avait la possibilité de s’inscrire en temps qu’individu GI (Général Instin) (une goule, un fantôme, un être sublimé, un spectre – mâle)
il y a longtemps que ce général rôde par ici, l’année dernière déjà un type dans une de ces boutiques promises à la démolition fusillait marteau burin des petites figurines de terre, déclamant un poème me semble-t-il (j’oublie, tu sais, passe le temps, aujourd’hui il fait gris, « j’ai froid j’ai chaud / je sens la fièvre sur ma peau »)
la prise d’empreinte, j’ai désormais le numéro 40
sur le bby de cette jeune femme qui rit
le tout administré de façon exemplaire par l’artiste ici présente, son accent argentin – ou chilien –
on criait au coup de tampon parce qu’il fallait bien le marquer, ce coup (comme les abrutis du monde – dont je tente de m’extraire – tous les six ou huit expressions emploient le « pour le coup » en suivant le « y’a pas d’souci »- mes contemporains…)
Marie des Buttes Chaumont se prêta, comme on voit, elle aussi au signe
ainsi que l’un des serveurs des Folies bar du coin, là
signature, tampons, griffe, renseignements important (taille poids couleurs des yeux lieu de naissance nationalité confession numéro de compte en banque carte bleue codes mots de passe et firmes en tous genres) afin d’établir la « Carte de Résident dans l’Instin » (il semble qu’en fin de processus, nous fûmes quelque deux cent quarante) (quand même, oui) ici les outils de l’administratrice argentine (je ne sais d’où peut bien (me) venir cette certitude sur le lieu de naissance de cette administratrice ?)
importants toujours, les outils, la rue, les paroles et les chansons (une sono et une installation d’acier, vraiment bravo, je dois dire)
boire un verre en bonne compagnie, regarder les tableaux de Mathilde Roux et son travail ensuite
(mal captés désolé), puis partir, croiser les jours plissés boutons bourdon désormais amputés de l' »i » de plissés, du « b » et du premier « o » de boutons (quelle honte)
revenir un autre soir (celui du dimanche), le soir à la nuit
(on ne voit rien, dommage) mais le cheminement dans la rue, désormais terminé
se faire l’écho du bruit
(non, c’est un autre jour, et ailleurs, oui, n’importe continue)
la place du général, la voici
avec ou sans flash, juste quatre soirs début d’été fin de printemps, retrouver d’autres affiches collées
où vit-on ? Ici, aujourd’hui, hier les jeunes enfants commençaient à chanter hier soir, des chinois, se trémoussaient plus ou moins sur une scène, il y avait du monde, du beau, il y avait des sourires et de la joie de vivre, comme alors, il fait doux, c’est le printemps, c’est en ville ici
(NOT DEAD) les gens rient, images volées sans même que le sache
où les gens parlent, à la diable les inscriptions qui bientôt iront aux oubliettes
on nous détruit nos rues, on nous détruit nos villes ? Le ciel, par dessus les toits
tout de même, oui ! (vous étiez)