Très longtemps
Très longtemps et depuis très longtemps, je fréquente, comme la prose Monsieur Jourdain, les oloé, et depuis très longtemps c’est là que ça se passe.
Pas uniquement (cet homme qui marche, un peu à droite, entre les piles de la voie du métro, là).
Mais lorsque j’ai lu (où ? ici) cet appel, je me suis dit que les photos, elles aussi, servaient à quelque chose des oloé (en Espagne, comme des châteaux). Quelque chose qui nous sert (j’ai piqué la photo d’entrée de blog à Daniele Momont (hein), qu’elle en soit ici remerciée). C’est un jour comme un autre, et je m’en vais à Clichy.
Brochant.
(cet homme qui marche, bord cadre en bas à gauche, on le voit à peine).
Ce ne sont pas que souvenirs : les romans d’Aragon sur la ligne allant de Jussieu à Duroc, changer, et aller jusqu’au terminus des Invalides. Ce ne sont pas lieux d’importance, mais ils nous attachent à une réalité de laquelle « les cloches de Bâle », « les Voyageurs de l’impériale » et autres « Aurélien », « Rose et Réséda » et d’autres encore faisaient en sorte que je manque la gare de destination.
On ne s’en fout pas, de la gare de destination, ou alors on la regarde.
On la cherche. Il y a au ciel des lumières, il y a dans les mots des odeurs, des tons, des lueurs des musiques, il y a au ciel cette tendance au rose, en hiver vers cinq heures, les lumières du métro, les gens qui s’appellent au téléphone
qui rient, qui vivent enfin ou alors les choses ne sont pas ce qu’elles sont, ou alors, on passe, on avance, vers le café, on descend on reprend pied, vers le café où je rencontre mon frère, le verre d’eau qui, sur la table, voisine avec son portable dans lequel « Les Maîtres de Monde » deviennent ce qu’ils doivent être, moi, j’adore ça. Il n’est que cinq heures et demie, le jour est encore là, c’est à présent dans l’autre sens
je ne lis pas, le soleil s’en est allé mais les lumières dorées (les passants alors ne sont plus que des ombres)
les feux arrières des trains comme les yeux des dragons, je suis dans l’oloé
qui pouvait donc savoir, il y a peut-être cinq ans ? plus ou moins ? que ce vocable allait être promis à quelque chose comme un billet, ou plusieurs autres sans doute (on rajoutera des liens en allant) et une vraie reconnaissance internationale (ahahah). Alors dans cet oloé là, je m’assois, je regarde
dehors passe le chantier de la bataille (ce chantier est fini, la boulangerie vend son pain, ses viennoiseries, j’ai voulu y entrer hier, mais ça ne s’est pas fait)
pour lire on sait où, pour écrire on sait aussi où, c’est ici, et devant moi il y avait cette dame qui elle aussi
Un jour, il faudra flouter les pubs sur les sacs (comme les visages sur Google Street Views) !