Carnets de voyage(s) #126 dernière
Il y aura pour cette dernière étape, une pluie d’images – toi qui entres ici, tu trouveras une séquence d’une seconde de cinéma (cartes postales couchers de soleil sur l’Adriatique (au nom qui semble à quelque chose du mien – dans l’enfance toujours j’ai confondu, en un sens, ainsi que d’une marque de caravane : en étais-je de quelque sorte un produit, une émanation, quelque chose ?) – vents croisière en ferry-boat-train – c’est sans doute un peu long… mais ça reste tellement beau (dans le souvenir aussi peut-être surtout – parfums d’embruns et de chaleur – pour circonvenir les pluies d’octobre…) (ensuite on ira manif)
Nous cesserons de voir passer les moutons
et laisserons et les oliviers
et les soleils couchants
il faut partir – mais pas en avion – ici la gare
tu te souviens, ces pèse-personne et les petits cartons illustrés d’images de train?
une bien belle perspective
quart de tour à gauche
et partir (non, l’avion, non) , changement bizarre à Athènes (une station avant le terme, descendre en catastrophe, prendre le train dans l’autre sens) – aller vers Patras, manger des sandwich préparés le matin même – passer par Corinthe (probablement quelques raisins par là) et laisser Z. à Kiato poursuivre son voyage – puis pont Rion-Antirion
et en effet c’est en autobus qu’on gagne l’étape –
chaleur intense (ce que ça fait du bien)
le revoilà, on est à bord – taxi (pourri) du centre au port (quelques kilomètres : douze euros quand même) (on a mangé un sandwich, on a bu notre eau) à bord des dizaines de semi-remorques, des dizaines de voitures, des centaines de personnes –
mais on est partis, il était cinq heures, le soleil donnait toujours
qu’appareille le bateau (intitulé d’un « Super » quelque chose sans la moindre joliesse) – au revoir Patras
à bord annonces idiotes sur annonces imbéciles sur publicités sur téléviseurs branchés sept sept vingt-quatre vingt-quatre – annonces encore, à nouveau – passagères et passagers s’épandent, des salons, des escaliers, des cabines, des machines à sous – casino en italien veut sire bordel – une boutique de colifichets abjects – annonces sur annonces on sort et là, bientôt se lève un peu la brise – et puis
ici une seconde de cinéma
plein ouest
c’est notre direction – un peu de vent
il faudrait se pencher,ou s’élever un peu pour voir et découvrir, au loin
Corfou – mais non – c’est à tribord
nous étions assis, lunettes de soleil, chapeau peut-être bien
et tournait notre planète
ensuite on irait se restaurer (les annonces d’ouverture, d’accueil, d’attente – cette plaie) le calme cependant de l’horizon
« dis, quand reviendras-tu » faisait la chanson
c’était sans intention,puis elle est venue, évidemment, ce rayon, là
on l’attend, on y croit encore
bah…
non
faudrait pas se gêner – et la vingt-cinquième pour clore cette seconde-là
il commencera à faire frais, on rentrera – les télévisions, les chauffeurs de camions (ils ont des places réservées), les touristes, les dialectes différents, les annonces encore et encore – il y avait là une espèce de compteur pour estimer la satisfaction des passagers – vers le restaurant – des frites oui – une salade (grecque, oui) – on a ri encore, on avait loué des fauteuils, la salle en comptait peut-être deux cents – sur nous nous étendions nos écharpes,la lumière restait allumée – longtemps – puis l’escale d’Igoumenista, vers minuit, on éteignit – on dormit – pas si mal pas si bien – sur le pont des moins argentés dormait dans leurs duvets, il faisait à nouveau si beau – ah non, ici c’est à tribord…
sans image de Brindisi (on y acheta pain, jambon, fromages, raisins et tomates), seules ont résisté quelques unes du train qui longe l’Adriatique, longuement, jusque Rimini (où on pense à Federico)
parcours simple
doux
ah oui se servir des éléments – on ‘y échapperait pas – il y avait des plages et des plages, des parasols par dizaines de milliers, toutes tailles tous coloris- et puis vint la plaine –
puis Parme (les trains de nuit n’existent plus) pourtant évidemment Henry Beyle Brulard Stendhal mais sans image, ambiance du nord d’Italie – engoncée, prétentieuse, assez française aussi) une nuit tranquille d’hôtel – et puis Milan (le lendemain)
et enfin, les Alpes
et ce serait Paris (le 3 août)
MERCI
et tant pis pour les annonces et autres, restent le ciel, la mer, un peu d’inconfort pour dormir qui signe le voyage (merci pour le souvenir des balances et de leurs petits cartons)
Plein soleil…
et de long en large…
On ne s’en lasse pas en s’élançant… 🙂
@ brigitte celerier et Dominique hasselmann : merci à vous