Carnets de voyage(s) #126
départ avec escalator (ça vient d’ailleurs, mais ça cadre un peu avec le propos)
descendre puis remonter, mais derrière soi laisser au centre ville
cette victoire ces lauriers ces feux ces façons d’être
en ville – un autobus puis un autre à Denfert direction l’aérogare ou port – on avait patienté trente six heures (il y avait grève chez les low-coast de l’avion – l’avion est devenu quelque chose de subitement déplorable – depuis le premier confinement, un autre monde est possible et les avions qui circulaient à vide – les détournements, tu te souviens ? les deux fichés dans les tours ? et puis celui que ce type (un pilote de ligne allemand, trente et quelques années – cinglé sans doute qui avec l’équipage et les passagers…) a flanqué contre une colline ? l’avion – une plaie ? peut-être bien) – et puis on avait reçu (l’ordre?) le mail : le voyage serait effectué le dimanche vers 14 – un dimanche à Orly – arrivés là, voici un quarteron de militaires en activité
on s’en fout complètement ? À peu près – un peu de monde
beau temps calme – attendre
certains arrivent tandis que d’autres repartent – surex ou sousex – sacs au dos seulement, on attend toujours – passage aux portiques sans douane – sans sonnerie – protégés – et puis on nous conduira en autobus
souvent les doubler – on pourrait se sentir heureux (et c’était le cas) de partir laisser derrière soi les ennuis, pendants peut-être, mais oubliés pour un temps et en effet on oublie tout – ou presque
« on a tous un avion dans le cœur » chante Julien Clerc – souvent les petits métiers
plein soleil – stries blanches rouges
on ressent l’excitation, chacun son tour au pied de la passerelle
soleil – attente – nous étions dans quatre ou cinq autobus qui se suivaient – trois cents âmes peut-être – on attendait son tour
bientôt tournerait la roue (on risque sa vie mais est-ce bien un risque ? on avance
tout est prêt – kérosène gazoline carburant hors taxe) – avancer encore, les sacs dans les soutes, les corps assis attachés « hello ladies and gentleman this the captain speaking » (c’était dit en français et le type s’appelait Patrick – car ainsi tous les garçons se nomment-ils) (ou Charlotte, ou Véronique) (JLG 1959)
je lisais des entrefilets (il y a erreur dans la chronologie mais tout le monde s’en tamponne) que bien plus tard (années 80) un 31 décembre le même réalisateur et son chef opérateur attitré (Coutard) malmenèrent toute la journée une actrice (dix heures du matin – dix heures du soir – Dominique Blanc) – une espèce de torture (qui aime souffrir ? qui aime faire souffrir ? on s’en fout c’est du cinéma ?) – puis quelques semaines plus tard s’excusa de ses exactions avant de lui proposer un rôle qu’elle refusa – qui hausse le ton, crie, marque son territoire et en profite ? je lisais un livre qui parlait de Mankiewicz (chez Denoël, auteur Pascal Merigeau) et puis le truc prit son envol, deux heures et demie plus tard
voit-on quelque différence ? Il s’agit de l’autoroute qui mène de l’aéroport à la capitale, que nous ralliâmes en train type RER auquel personne ne comprend rien (sauf les autochtones lesquels, toujours aussi charmants et attentionnés, indiquèrent que le train était là-bas, dans une vingtaine de minutes, pas sur ce tronçon de quai, non, mais plus loin, là-bas oui – on y partit puis arrivés à Larissa Station (la gare d’Athènes) on prit un sandwich, une bouteille d’eau, on rejoignit le quai idoine, puis le train à nouveau, et en route (en rail)
direction Chalkis ou Chalkida ou n’importe – le ciel devenait nuit noire, on longeait la côte, on arrivait, onze heures du soir – le vieux pont (Old Bridge) et la baie
la suite sans doute bientôt mais peut-être pas demain je rédige ma requête et cuisine mes sauces tomates
contente pour vous et dans l’attente de la suite (curieuse impression de vide sur les photos de l’aéroport)
@brigitte celerier : il y avait pas mal de monde, c’est juste une impression…. Merci de passer