1935 Mardi 28 Septembre 2021
je ne sais plus s’il y avait des photos, alors, dans mon entourage – sûrement pourtant – je ne sais plus c’était à la même époque en 85 – on avait plaisir à retrouver ce quartier, on y avait vécu cinq ou six ans, je ne sais plus bien – quelque chose de l’oubli – peut-être y fut-on (comme on dit sur un canapé malcommode) à plusieurs, avec le grand D. ? Peut-être (je l’ai perdu de vue comme on dit – les amis passent aussi – on sait qu’en se retrouvant, cependant, ce sera comme si on s’était quittés hier – on le sait sauf si l’un ou l’autre succombe) (pas spécialement noires, non, pas spécialement mais elles indiquent quand même un endroit dédié d’abord à la guerre, aux tueries quand mêmes, ces idées
cela n’est pas caché ni travesti, ni emballé – ainsi que la flamme dédiée aussi peut-être à la femme du soldat inconnu – la mort rôde-t-elle en ces lieux
à ton idée ? certes) – on arrive par l’avenue Carnot (Aragon et sa mère, aussi) général, 93 et tout le bazar –
ici se trouve la place de l’Étoile (et Modiano, faut-il qu’il m’en souvienne) (à gauche, à la place du cœur)
il faisait beau, l’air était joyeux
nous étions venus avec S.
voir et complimenter le fait
de cacher et de priver le regard de cet arc
grâces soient rendues à Jeanne-Claude & Christo (sont nés le même 13 juin, étaient de 35)
je reconnais que la seconde est mieux (on en a pris une soixantaine – on était des milliers, on en a pris des millions – des milliards sûrement)
hein, c’est quand même beau (seulement de loin, peut-être)
passons
une toile en composé d’hydrocarbures augmentée d’une couche péchiney (ça existe encore, ce truc ? Gardannes, je me souviens rouges étaient ses boues oui)
regarde j’y étais… (bien sûr qu’on y retournera) (sous la pluie, dans le brouillard ?)
des jeunes gens en bleu vous entretenaient des dimensions, poids, compositions, métrages de l’ouvrage, vous en offraient même
un petit bout cadeau-souvenir (on le retrouverait sur n’importe quoi à trente ou quarante euros, car l’humanité a quelque chose
parfois de virtuose) –
autre formidable obscénité : on contrôle ton pax à l’entrée du sous-terrain (« quand vous allez au restaurant, vous êtes que deux, non ? » dit le contrôleur pour expliquer son travail de merde) (Ah David Graeber nous manque) mais il fait bientôt nuit (tu sais comment c’est fin septembre hein)
on croise Mac Mahon puis Hoche puis Friedland
au loin brille l’inemballée de ferraille
tandis que sur le pavé s’invectivent les conducteurs (et trices, ne soyons pas chiens) de fucking véhicules (à cent mille) sportifs mais utilitaires crit’air 1 évidemment (c’est la place devenue Charles de Gaulle)
l’arc oubliant son triomphe s’est recouvert d’argent
faux, bien sûr – c’était un beau début de soirée – on descendra la plus belle (et la plus puante aussi) avenue du monde, y croisant sous la tente, cette lumière fugitive
Ah Paris…
je l’aime bien devenu jaune sur vos premières photos (mais pense qu’en fait d’être caché on ne l’a jamais autant vu l’arc, enfin depuis longtemps) 🙂
@brigitte celerier : c’est vrai, ça lui donne une visibilité très supérieure (on aurait mieux aimé voir là un éléphant mais le consul d’alors (il me semble) en a refusé l’édification…) (comment le surnommait-on, d’ailleurs, le boucher ? quelque chose comme ça…)
Ah oui, jolie virée… Cristaux de jour et de nuit. 🙂
@Dominique Hasselmann : merci…