1814 Dimanche 30 Mai 2021
malheureusement c’est sans rêve – c’est passé – la campagne est en elle-même : les cerises s’annoncent, comme les framboises et groseilles, les fleurs les arbres les voisins –
tout le kit –
on passe en mairie à cause des haies coupées – on en construit une dans le champ mitoyen, permacole un truc donné par les bérouettins
une affaire agricole – manque le bitume et le dioxyde mais on avance en âge, tu sais ce que c’est, on entend les amis, on écoute les distances
de ce rouge magnifique à ce mauve ravissant
la jeune femme qui travaille dans l’optique à Saint-Paul n’a pas donné signe de vie – donc pas de suite (que peut-on faire contre l’indigence de ce genre de conduite ? je n’ai pas de réponse) Quoi de neuf, mon vieux ? eh bien le cousin entre dans le jardin avec son père, on discute des trois semaines de maladie – on a l’impression d’en sortir – j’ai oublié, j’ai beaucoup de difficultés – il me reste des arbres
je lis un peu d’un livre édité par un quotidien sur le peintre Turner (sur les trente deux numéros de cette série, un seul sur une femme peintre, Frida Kahlo -une politique éditoriale, oui ou non ? l’impensé sans doute)
non mais les gens font comme ils l’entendent – s’ils veulent bétonner, emparpaigniser construire bâtir élever ériger montrer leur toute-puissance les gens ne les connaître que de tellement loin (un barbecue à gaz, profilé aérodynamique) (une mustang fastback blanche aux traits noirs au bruit caverneux – moche)
la boulangère offre une rose rouge (elle vient d’Ethiopie sans doute) pour madame – il paraît que c’était tellement bien à bercy hier (rebaptisé, le ministère des finances jouxte les pelouses en pente du nouveau mais déjà ancien palais des sports) – non, vraiment parfois, Paris je ne t’aime plus – un autre voisin entre et s’appuie sur la table
(le vendeur de légumes bio encasquétté entabliéré enchemisé-à-carreaux style campagne canadienne : non mais la province non plus) (une de mes sœurs « c’est une belle journée » – ah ouais, ouais…) – le 29 mai 1871, on fusillait tant qu’on pouvait la semaine sanglante s’achevait et au mur des Fédérés hier, l’ami muraliste m’informe qu’il y avait du monde –
quelque campagne et l’amour s’enfuit – laisse, allez, laisse – un barbecue, le soleil, la famille – non mais rien –
je vieillis sans doute – fait beau on se met au vert une bouteille de viognier, le temps passera
au cinéma (un pin’s un peu énorme en cadeau – on était quand même quarante – depuis le temps qu’on y vient, c’est peut-être la première fois qu’on voit autant de monde – peut-être pour Merci Patron (François Ruffin, 2016) – à l’une des séances, nous étions nous deux seuls dans la salle (À l’aveugle, Xavier Palud, 2012 – très bien pourtant) (comme quoi) – « j’aime mon cinéma de proximité » ou quelque chose de cet invariant-là écrit en couleur sur la soucoupe – comment dit-on, attends que je retrouve, oui, voilà : la résilience – ce parangon actuel et tellement contemporain de l’individualisme égoïste) Au revoir les cons (Albert Dupontel, 2020) avec une Virginie Efira qui pleure (présence formidable) (elle interprète le rôle d’une femme de 45 ans) (ce qu’elle est, après tout) désespérant mais bien aussi
joie pour vous de ces retrouvailles : campagne (merci de nous l’offrir – et cinéma)
@brigitte celerier : merci à vous de passer, surtout
Jolie campagne, les roses rouges survivent aux fusillades…
J’ai toujours pensé que le titre du film « Adieu les cons », sorti un jour avant le dernier confinement, était prémonitoire. Mais, pendant ce temps, le petit marquis s’envoie en l’air – au mépris des probables cris d’orfraie de la Pompili – pour reprendre un peu de hauteur après ses déviances youtubées… 😉