1672 Lundi 11 Janvier 2021

immensément rassurant de publier tous les jours – quelque chose de l’existence à ses propres yeux, un peu comme on compte les messages indésirables ou les mails qui annoncent un gain mirobolant à une loterie improbable supervisée par un huissier exerçant à Pontianak (Bornéo) – quelque chose de la direction de cet avion qui s’est abîmé en mer, à quatre minutes de son départ Djakarta – à quoi tu penses, me disais-je il était trois heures trois quarts, le voisin du dessous criait, hurlait contre son enfant qui ne voulait pas dormir- un peu loin (hurler contre, ça se dit ?) (ce genre de questions qui s’imposent et me font reculer de soixante ans : qui indiquent sans erreur un manque, un peu comme une façon d’orthographier une ville – Dunkerque au hasard) – c’est à l’aller

c’est Istanbul (le dégoût pour ce que c’est devenu j’imagine) – je crois la porte, là, entre la rive asiatique et laquelle on tendait une chaîne il me semble me souvenir (ici le retour)

la tour de Léandre

sur le Bosphore, vers la droite de l’image, le pont relie les deux rives et les deux continents dit-on, et au fond la mer Noire – en bas de l’image gauche cadre, on aperçoit un oiseau qui vole – le genre de choses qui me comble –

même si on peut dire pour toutes les images, quelles qu’elles soient, que jamais plus on ne pourra en faire d’identique, il y a quelque chose du charme et du ravissement qui demeure en elles – celle-ci, par chance

alors comme un lundi (des trucs à faire, et pourtant les Turcs (et les Turques) – pareil même chose que les Grecs et les Grecques : ces pièges d’orthographe (direction la cinquième où le prof de français-latin,s’appelait hasard ou hazar ou quelque chose qui avait ce bruit, rendant les dictées me félicitait « ah cohen bravo, cinq fautes seulement, ça te fait zéro, très bien ») – ils (et elles) ne peuvent pas tous être aveugles au point d’adorer l’idiot ex-footballeur qui les gouverne, depuis son palais de plus de mille huit cents pièces (restaurer l’empire, se servir de la religion pour tuer emprisonner torturer…)

télé : Cinéma Paradiso (version longue, près de trois heures) Guiseppe Tornatore, 1988