1633 2020 28 Novembre Samedi
on pense à revenir à Babylone – c’est programmé (rendez-vous cardio) – l’internet a tout pris, il n’y a plus rien, on n’attendra pas d’appeler le fournisseur pour qu’en notre faveur il exécute et se fende d’un « geste commercial » – ou alors on restera ici
ce ciel est celui d’hier – on essaye de tenir mais parfois on glisse – faire attention, écouter de la musique, écrire (atelier d’hiver en vue – qui peut savoir si on ira ?) faire démarrer la voiture qui tourne au 98 – un trente cinq le litron quand même – en ville, c’est vingt litres au cent ce genre de quatre cylindre en ligne et teuton – (la maxime administrée par Anémone en sortant de prison à son fils : « non mais putain tu as pris cette voiture-là ? mais tu sais pas que c’est comme les hémorroïdes, les bm ? Y’a que les trous du cul qui en ont ! » (« Maman », wtf Romain Goupil – je crois bien qu’il a fort mal tourné ce garçon – cependant 1990 et Mourir à trente ans) (comme quoi les choses comme les gens changent)
celui de ce matin, un peu plus tôt (vers huit – on se lève tard, on bricole, on fait des courses – les libraires rouvrent à huit mètres carrés par client – les libraires sont des comptables, et jaugent – sale boulot – on meurt encore en ville et ailleurs) – nous n’avons pas pris la mesure de l’ampleur du gouffre creusé entre les forces de l’ordre et l’ordre lui-même – j’ai vu une image du cintré accoudé avec son préfet de police, au comptoir de l’un des commissariats du dix-sept – état d’urgence ordinaire, cogner, insulter, battre blesser continuer et violer humilier torturer – ils sont sûrs d’eux-mêmes (ce sont des hommes probablement blancs – il s’agit de l’humanité : d’où se sent-elle autorisée ?) –
au zoom éclairage de huit heures du matin – les oiseaux aux arbres, la rosée aux herbes – les cerisiers et les pommiers sans plus de feuille
pano d’à peine quinze degré à droite – lire dans « la disparition de josef mengele » (Olivier Guez, livre de poche 35098) que la femme qui s’occupait de lui dans ses dernières années de fuite se prénommait Elsa (elle l’aurait bien épousé…) – on continue on explore on regarde on se renseigne on n’attend plus rien mais on fait des efforts pour survivre – le sentiment parfois qu’il vaudrait mieux (bien mieux) cesser de s’imaginer écrire (les voitures passent, le camion de lait, les tracteurs, les machines continuent leurs rondes) (un écho de Zimmermann dans le Pandémonium (c’est le deuxième) – le type m’a fait penser (mais lui c’était au lido) au héros du « Mort à Venise » (Luchino Visconti, 1971) (Sylvano Mangano, Dirk Bogarde) (mais si je parle de Luchino Visconti je dois parler du Guépard) – ne jamais désespérer surtout – des deux qui suivent, je ne sais laquelle pour laquelle opter
(le toit de l’extension, le cerisier, et l’étoile à peine discernée)
appuyée au toit (ici on la voit mieux) – au fond les frênes sans doute malades – il y a une épidémie qui les rongent – je préfère la première – « dernière à éclairer le jour » – les chansons, les ami.es – parler au téléphone – il y a trente ans, à peu près vers ce moment (mais c’était un mercredi) commençait à vouloir venir voir ce qui se trame ici ma première fille (elle le verrait le surlendemain…) – quelques larmes quelque regard quelque chaleur formidable et magnifique humanité – ici quelques mots de mon grand-père à l’un de ses (autre) petits-fils
pendant le week-end – la pluie et la rosée / toutes ces choses avec lesquelles il était bon d’aller… (je cite Bashung et son Vénus)
Moi aussi je préfère la première. Si tu reviens à Paname, fais signe. Bises.
Goupil et Cohn-Bendit : même combat (ont choisi le côté du manche) !
Belles photos, on va regretter quand tu seras rentré… 🙂
@Caro & Chasse-Clou : y’a rien de fait – on vous dira… (merci de vos commentaires) (et à Brigetoun de ses signalements)