1617 2020 Mercredi Novembre
il y avait deux énormes tracteurs qui descendaient le petit chemin – ils rasaient les bas-côtés, rien ne doit dépasser, une seule tête – foudroyant – ils avaient des manières industrielles – gros bruits grosses machines gros dégâts, il était cinq heures et demie du soir et la nuit tombait doucement – grosses lumières huit à dix par machines des bruits de bris de bois d’arrachages des poussières des bruits intenses – j’ai fait signe au premier qui avançait lui montrant le petit chêne étêté par le locataire mais bien vivant – et bien sûr que je pensais à celui planté par J. pour A. – ainsi qu’au taxus bagata qu’il avait planté pur E. mais à l’ombre de la maison je me souviens – dans les verts dans les jaunes – sans doute un autre pour C. je suppose je ne sais plus c’est un peu loin – heureusement j’ai la musique et les chansons et les livres
(pourquoi celle-ci et pas celle de Georges Sadoul ?) – dans le livre de poche, dans la bibliothèque de la chambre de mon frère – plus tard – le tome un où est-il ? (nous n’étions pas communistes si tu préfères) – (on le déplore, mais c’est cette affaire-là qu’il faudrait élucider) – le type a arrêté sa machine,pas son moteur en est descendu,en venant vers moi, dans le champ, avec mes bottes, lui la main gauche à son oreille sourire menton vers moi pour me donner la parole (sans un mot mais « qu’est-ce que tu veux au juste, toi,là? »), j’ai crié « vous pouvez l’éviter ? » en montrant le début d’arbre, re-sourire il fait oui de la tête remonte dans sa machine, relève sa monstrueuse tondeuse, évite re-commence son manège – et moi le mien avec le suivant – seulement par signes – l’homme qui conduit n’est qu’une ombre, la machine passe – six heures du soir
ce matin
un peu plus tard
et hier soir
Bardèche aura eu plus de chance que Brasillach, en tant que collabo…
Je repense au film de Louis Malle, « Lacombe Lucien », excellent dans l’analyse d’un basculement idéologique dû au hasard…
Beaux arbres, à préserver, tu as raison ! 🙂
@Dominique Hasselmann : deux vrais pourritures de fascistes, oui… et ça aimait assez le cinéma (le bouquin regorge pas mal de jugements assez merdiques aussi- mais la couverture a quelque chose de daté et d’assez passionnant… merci du passage