1599 Samedi 24 Octobre 2020
vacances – couvre-feu cette saloperie de sale blague – sensiblement la même qu’en mars – rien sinon, à Nantes ou à Clermont-Ferrand, ou à Metz, on a continué de fermer les lits d’hôpital (occupés à minimum 90%) (n’oublie jamais que la très fameuse T2A (tarification à l’activité) a été mise en place au début du siècle par ce Castex matignonnais d’un jour – le même qui a mis en place le confinement – cette réclusion maladive) il me plaisait de faire quelques bricolages (j’ai posé des outils dans la maison[s]témoin) (j’ai participé aux îles numériques – revivre faire revivre glaner continuer à vivre : on les publiera sûrement – on participe, qui veut : suivre le lien vers le collectif l’aiR Nu) (j’ai donné quelques lignes à Pierre Ménard pour son atelier sur la ville – en multiple de six : je publierai bientôt) (j’ai pensé à la 19) je fais mon journal
café TEC (à la table, sans carnet de suivi, un euro vingt servi par une Nadia – un type sort du café et fait (plutôt libidineux) « au revoir Samira » (elle sourit derrière son comptoir, « jm’appelle pas Samira jm’appelle Nadia ») (j’entendais ce matin peut-être bien Hélène Cixous (formidable, jl’adore) dans le poste qui parlait de mysoginie (sans compter le racisme) (quel moment pourri du monde nous vivions, non ?)
je marche en ville et je bosse – je garde mon quant-à-moi je ris avec les gens – tous autant que nous sommes, toutes autant que nous sommes, nous sommes masqué.es en ce monde et ce n’est qu’une mode à la Lombard tu sais – on meurt encore… on meurt…
je me souviens de la fin des années soixante dix – la pourriture du pouvoir de crâne d’œuf – les gens s’étripaient pratiquement sur cette construction – ça vieillit tu sais (un peu comme les folies du parc)
symbole sans doute de notre monde, la chose a déjà été rénovée une fois : les choses aussi vieillissent – ainsi que nous autres – je marche dans les rues le matin, il est neuf heures et demie place du Châtelet et un ange la garde
les vacances de la Toussaint, des fleurs sur les tombes, le premier du mois de novembre – chrysanthèmes quelle idée – mais toutes les fleurs sont-elles belles ? dans la rue les gens meurent aussi – il ne pleut pas trop il fait doux les vagues, quelle vagues ?
on remembre le bâtiment de la préfecture du côté du boulevard Morland (l’image va avec le texte d’îles numériques – il faut que je le publie aussi, celui-là) (le Paris de la mairie – ces travaux mis aux enchères) non, Paris est beau belle même sans touriste (contrechamp)
au cinéma : au Lieu Unique de Nantes Zona Franca (Georgi Lazarevski, 2019,prix SCAM 2019) – formidable documentaire du Chili de nos jours (déjàdit mais je le redis tant pis)
au Royal une espèce de festival mexicain : Silence Radio (Juliana Fanjul, 2019) portrait d’une femme formidable, Carmen Aristeguy
Polvo (José Maria Aztik 2019) (il tient aussi le premier rôle) (ça veut dire Poudre) film noir série B réussi (on pense à Bacurau – (2018, Kleber Mendoza Filho) qui était cependant mieux (en slogan accroche à lak : qui a dit que l’ragent ne tombe pas du ciel ?)
Antoinette dans les Cévennes (Caroline Vignal, 2020) inutile (et grossier)
en lecture terminée Rassam le magnifique (Mathias Rubin flammarion) (où je m’aperçus que je confondais depuis quelques dizaines d’années ce producteur avec un autre, Raoul Lévy)
j’apprends que le bracelet de ma montre se qualifie de milanais (j’ignorai) (mais j’adore) (d’autant que l’agence qui emploie le tueur est sise à Milan stuveux) (18 mm – qualité luxe) (acier brossé)
– le vieillard de la rue des Pyrénées m’a proposé d’en commander un pour la modique sommes de 49 euros – sur catalogue il en vaut 59 mais pour moi tu comprends ? – non, moi non plus en vérité – « je vais réfléchir » lui dis-je en partant (qu’est-ce ce serait s’il était en métal précieux comme l’Oméga de mon grand père…)