Pendant le weekend

Oublier Paris #93 (1574)

 

 

Il y avait du côté du Chasse-Clou hier un passage du pont Saint-Michel au vert. J’en ai conçu une réminiscence du gros Jules, et de »son » 36 quai des Orfèvres qu’il lui arrivait de regagner en autobus (le 29 assez cher à Jacques Roubaud) : me voilà informé que les bureaux de cette officine (direction régionale de la police judiciaire) sont à présent situés au fin fond du dix-sept, non loin du palais de justice tribunal monumentalement conçu par Piano Renzo (la description de ce bazar dans le livre de Sandra Lucbert mérite la lecture : un genre de hall d’aérogare inhumain et glacé – deux adjectifs qui qualifient notre État et notre société) (passons, bref). Je suis allé voir dans le passé. Une dizaine d’images, la première en date de février 2009

vague… tas de cailloux, portail blanc. Trois ans plus tard

février 2012 : pas mieux ? déjà panneaux vert et gris, interdiction de stationner sous peine de fourrière etc… (j’aime beaucoup les deux artefacts en forme d’aurore boréale – spéciale dédicace à Olivier H. et son fils) (l’arbre en amorce, droite cadre,  indique que la date du robot est périmée – bah) . Acheminons-nous vers le présent: ça bouge

septembre 2013 (voilà 7 ans) : on construit au fond, mais ici, en cette rue non encore estampillée « du bastion » peu de choses. Puis ici un tir groupé : trois images en trois mois

juin 2014, puis

(le type en noir regarde l’évolution, bras croisés : c’est moi) et

août 2014 : portail, route goudronnée, premières grues, les choses s’animent. Gaffe : un an plus tard

juillet 2015 (entre temps, des immondes salopards ont agi rue Nicolas Appert, d’autres se préparent – cette année là brûla, fin août, une travée (la quatrième) du bâtiment des ex-abattoirs de la Villette, fin octobre mon appartement – cette année-là) passons

mai 2016 j’avoue (comme on dit de nos jours) : ça avance. Deux ans plus tard, même le soleil s’y met (c’est au fond que se situe le 36 de la rue – on l’a intitulé 36 en souvenir du quai, paraît-il – quel (wtf) romantisme de préfecture…)

mai 2018 : la rue Bastion est ouverte (bastion numéro 44 de l’enceinte de cette saloperie de monsieur Thiers : sous cette égide, évidemment, cette direction de la préfecture se sent solidaire) : droite cadre, les arbres ont disparu car le bâtiment va.

avril 2019 : hum (« ah Paris je ne t’aime plus » chantait déjà Léo) (et « celle dont monsieur Thiers a dit « Qu’on la fusille ! ») (cette France).

Le descriptif indique que la DRPJ dispose d’une sortie directe sur le boulevard Berthier (suivons la, voulez-vous ? ) (elle dispose aussi sans doute de sous-terrain la menant au palais, j’imagine)

Allons voir

probablement là – une merveille de bunker, là

stylisé (magnifique : on espère qu’il n’abrite que des data et pas des humains…) (on peut encore rêver…) et pour finir ce contrechamp, où on découvre le tribunal où on jugeait des patrons (ceux qui intitulaient « mode »le suicide de leurs subordonné.es) et où on juge aujourd’hui les responsables des attentats de 2015

les herbes chétives du balcon, peut-être ? Ah Paris…

 

 

 

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3 Comments

    Eh oui, ce n’est plus le romantisme de l’ancien « 36 » du quai des Orfèvres – tout un symbole – où des flics avaient invité dans leur bureau, le soir, une touriste de passage (suédoise ou danoise ?) pour lui montrer de près leur attirail.

    Maintenant, la police et la justice se sont modernisées (?) et délocalisées : tout est en ordre.

    Mais comme maître d’œuvre des travaux, tu sais y faire !!! 🙂

  • c’est vraiment vous?
    beau reportage (au moins ça)

  • @Dominique Hasselmann: merci ! (sans oublier les sandwichs et la bière hein)
    @brigitte célérier :ça pourrait (mais non je ne suis pas allé dans ce coin de Paris depuis le temps où (1985 par là) je faisais le service au restaurant de l’hôtel ibis Batignolles de l’autre côté des maréchaux… (mais ça pourrait tout à fait… :°)( c’est ressemblant, hein ?)