1348 22 février 2020
café TEC
puis travail (passer rue de la Chine pour essayer de faire réparer l’auto-radio – c’est pas gagné) travail encore – puis ce ciel du soir
je voulais aller au cinéma, je me suis dirigé vers le 104 à la bonne heure sans trop le savoir – les auspices étaient bons, pourtant
j’en profite pour déposer ici un peu de caustique sur ce film vu un vendredi soir – mais qui aurait sa place un dimanche soir à la télé (d’ailleurs, il est produit pour une part par france télévision…) (en vrai je voulais mettre en commentaire ce petit articulet sur le blog le genre et l’écran et je me suis ravisé).
au ciné La fille au bracelet (Stéphane Demoustiers, 2019) : il sera pardonné pas mal de choses au réalisateur vu qu’il s’agit (m’a dit le vendeur de billets à la caisse) d’un premier film (nul doute que la participation de la sœur de celui-ci (le réal, pas le caissier hein), en avocate générale imbécile, a permis, aidé, favorisé, le montage financier de l’oeuvre) – mais ce n’est certes pas un « coup de maître » (il prend, cependant une couleur particulière du fait des turpitudes, bien innocentes celles-là, subies par un ex-ministre). Un « sex-tape » sert de motif à un meurtre, nous dit-on : l’héroïne, suite à un pari niais de note en contrôle de maths, exécute (comme dira subtilement la cour) une fellation retransmise sur les réseaux dits sociaux par sa meilleure amie – pourquoi cette pratique est-elle ainsi divulguée ? Mystère – ou alors parce qu’elle est pratiquée sur l’amant de l’opératrice. Ou bien simplement parce que c’est drôle… Ce que je voulais souligner c’est que malgré le distributeur nommé « Le pacte » le pacte avec la spectatrice (ou le spectateur, c’est comme on veut) est brisé : le meurtre d’une adolescente ce n’est pas rien, loin de là, et c’est le motif et le moteur de l’enquête et donc du film. Mais cependant, de ce meurtre, on se fout complètement. Qui l’a commis ? On s’en fout. Pourquoi ? C’est sans intérêt. Le manche de l’arme du crime n’était pas rouge ou l’était, c’est selon. On s’en était servi, sans laisser de trace, de la main gauche (formidable astuce gendarmifère et experte) ce n’était pas ce couteau-là, il était pointu il avait des cotes et même un numéro de pièce à conviction (c’est beau, l’administration) , mais non : l’enquête a faux partout (la clé de lecture du meurtre de Laetitia Perrais, autrement dramatique, est sans rapport avec ce film, sinon géographique – la Bernerie-en-Retz est l’endroit où les parents (si attentionnés) de la jeune fille possèdent une maison de vacances – qui donne directement sur la plage… ) (d’ailleurs ils vont la vendre, t’inquiète). On n’échappe pas au stéréotype de l’adolescente folle de son corps, qui couche avec tout le monde (plein) et n’importe qui (celui-là, celle-ci, d’autres encore sans doute) plus ou moins hystérique, qui entretient avec son petit frère des rapports plus ou moins tendus ou idiots ou jaloux. Mais, suprême malice, la justice (aveugle comme on sait) est ici moderne, propre sur elle, experte tout autant (la greffière sait même lancer des vidéos, voyez l’affaire), en un mot humaine, dans un environnement peut-être un peu noir mais parfaitement sobre et serein (la cour – la qualité française – est belle, bien vêtue, propre, intelligente sans doute mais plutôt muette…) (il faudrait savoir quand a été réalisée cette merveille architecturale de tribunal nantais, probablement – bon c’est Jean Nouvel… ici une image du palais et de sa cour
).
Comme disent ces adolescents un peu benêts : ce film, il sert à rien.
oh la belle concluson ! 🙂
Ce film mérite donc autant de lignes ?
Comme on apprend tout de l’histoire de A à Z, oui, on regardera alors plutôt la télé (Macron au Salon de l’Agriculture, long métrage produit par BFMTV) ! 🙂