Jeudi premier août 1139
(il me semble que paumée est dans les parages – je veux dire par rapport à l’espace-temps – welcome in Paris (ainsi d’ailleurs accueillé-je la plupart des touristes en visite – ceux qui ne maîtrisent pas le dialecte, car aux autres j’ai des questions à poser et ils ont des comptes à rendre) – je suis allé aux impôts m’acquitter d’une amende (150 euros pour défaut de déclaration de tva à zéro : si ce n’est pas du racket, je veux bien qu’on me dise de quoi il s’agit – troisième initiative de l’administration fiscale en ce sens depuis que la sas est fermée soit septembre 2017) et dans l’autobus (qui est le mode privilégié de mobilité des anciens, des vieux, des troisièmes-quatrièmes-cinquièmes-énièmes âge, retraités sinon rebuts surannés dépassés archaïques en un mots âgés) j’ai capturé ces deux-là
pour te parler franchement, ils ne se connaissent pas – je ne les connais pas non plus – mais on ne le voit pas bien, le type à casquette au presque premier plan porte sur sa liquette bleue des insignes : l’un des parachutistes (et quand on voit son âge, on comprend peut-être un peu son travail de pacification) l’autre un peu comme ce connard de peroxydé (cette honte bue et rotée : son racisme assumé, c’est à vomir) et l’immonde hypocrite du faubourg sainto, un petit badge rond tricolore (c’est pourquoi je me permets aussi d’imaginer le début de ses années soixante) : en tout cas arborés là ces deux effigies – le matin même au parc
il y avait ce type-là qui faisait ses exercices
on ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve
on avance (au fond, une femme avec une poussette – on ne distingue pas bien) (au presque premier plan, une structure : aucune idée de ce que ça peut bien être, c’est un enclos, ça dispose de portes, de sièges, dans un des coins, un abri…) (je me souviens des ateliers de l’année dernière) : il est certain que je préfère parler d’autre chose – je ne m’attendais pas à ce genre de nouvelle (on ne s’y attend jamais et puis)
j’étais tranquillement en train de saisir et j’apprends que le père de L. a succombé à une crise cardiaque
je ne crois pas qu’il ait passé cinquante ans, je ne le connais pas, c’est un choc – encore un choc
nous sommes allés embrasser E. à son travail (vers 7 avec G. et A.) – sympathie et entraide – il faut quand même vivre
je me souviens de cette chanson de Mouloudji
Pour L. et sa famille, cette image de Fatoumata Diawara – cette beauté, ce charme, cette vie – rien n’est jamais fini