51 novembre 1027
il n’est pas huit heures et demie, mais il ne fait pas jour non plus – la plus longue absence de l’astre, c’est aujourd’hui – il y a dans ces jours quelque chose de la tristesse ou du renouveau c’est comme on aime – on ira travailler ou changer les pneus ou au cinéma peut-être mais en attendant, vendredi c’est poème express – aujourd’hui, sept quatre six et c’est ici qu’on arrive
dommage, il ne pleut pas et s’il fait nuit sur la précédente, quand on sort l’image est de jour (cette femme qui a fait ses courses et se découvre en photo : surprise, floutée, elle a déjà oublié – c’est ce qu’on aime)
c’est probablement par cette issue qu’est apparue Barbara, un jour de la fin des années quarante (ça n’avait pas cet aspect, sans doute, mais c’était là), « donne moi la main » disait-elle – elle chantait, mais à qui s’adressait-elle? A Nantes, un rendez-vous
tout a changé, mais la rue est là
l’adresse, c’est au 25 oui
voilà, tu la connais l’histoire – arrivée trop tard, ah tant pis (on se souvient, aussi, de ce livre écrit par elle, Piano noir, de ces turpitudes, de ce pardon tout autant disons…) on garde aussi, au reflet, et la musique et la chanson
« rappelle-toi, Barbara, il pleuvait (aussi, sans cesse) sans cesse sur Brest » disait le poète (« je dis tu à tous ceux que j’aime » disait-il encore)…
Voilà,il fait jour
Je repense au beau film de Mathieu Amalric avec la grande Jeanne Balibar : miroir…philosophique où la chanteuse est à elle-même son double.
Prévert avait une préscience en choisissant ce prénom
@brigetoun & Dominique H. : je ne parviens pas à vous remercier à chacun de vos commentaires, je les lis – et ris souvent – mais là, comme c’est bientôt les « fêtes » je vous remercie et vous en souhaite de copieuses gaies et heureuses (demain une photo de Prévert et c’est vrai que la Jeanne Balibar avait une présence formidable dans le film dont parle le Chasse-Clou). Encore merci à vous