Carnet de voyage(s) #106
J’ai bien fait de garder quelque part (je ne les trouvais plus, mais les voilà) ces images de vacances : octobre est arrivé, et Charles Aznavour a vu son coeur cesser de battre (il paraît que, comme Claude François, il était dans sa baignoire à ce moment-là) (tandis que la veille cessait de se battre contre son cancer Pascale Casanova – sous le lien, l’indicatif de son émission, qui la fait un peu revenir) (on peut laisser tourner la musique va aussi avec les images aujourd’hui), le besoin de bonheur se fait sentir : j’ai bien fait de garder ces images – ici, un aperçu de ce carnet déjà entamé de l’été dix huit.
Grâces soient rendues à M. et à T. pour leur accueil (je ne sais si j’ai parlé de la moussaka qui nous attendait à notre arrivée…)
Un jardin
une cinquantaine d’oliviers, un ou deux potagers suivant les années, deux hamacs
plus un certain nombre de végétaux, plantes cultivées et peu friandes d’eau
il me manque la science botanique (ce ne serait que celle-là…) afin de les intituler mais je les ai trouvées un de ces matins calmes et clairs
c’est en été, fin juillet, sept ou huit heures, le soleil va peser tout à l’heure mais un air frais vient de l’eau qui bat tranquillement
elles sont posées là, vivantes et probablement muettes, l’ombre et les taches de lumière accompagnent le lever du monde
à peine perçoit-on le vent dans les feuilles des oliviers ou du mûrier blanc
tout à l’heure les autres s’éveilleront, il y aura une odeur de café, de pain grillé, le calme du temps qui passe trop vite
on entendra comme à Cava d’Aliga (mais lui passe à midi) le klaxon du boulanger
le cri du vendeur d’osier en plastique et de chaises du même métal, ils passeront dans une ou deux heures, mais pour le moment
le calme règne encore, peu d’oiseaux pas encore de chats
on aperçoit à droite le radeau construit par l’un des humains d’ici, à gauche une palme pointu et acérée
dans le bois sous la terrasse de la chambre nichent quelques abeilles (l’une d’elles, en haut gauche cadre, voulait être sur la photo) elles commencent à vrombir
cette plante-ci est en pleine terre, mignonne aiguë pointue piquante
ces trois-là groupées près du petit pilier qui supporte la tonnelle et les branches et les fruits du grenadier
je vais aller m’installer, continuer de lire « Les mémorables » (Lidia Jorge, Métailié) et attendre qu’on se réveille, rire encore du soleil avant d’aller se baigner, ce matin, comme tous, vois comme il fait doux
La suite (semblable, plantes différentes et voisines, attentives et silencieuses) un de ces jours
oui, besoin (juin me suffirait, commence à compter jours)
Bonne idée (y penser tous les mois) que de retourner en vacances, avec cette caresse du soleil et ce calme avec un friselis de vent que l’on sent à la surface de la peau… 🙂