25 septembre 939
de l’inanité de toute chose – je suis assez plongé dans les souvenirs et le reste du monde m’indiffère : j’ai vaguement le sentiment qu’il se passe quelque chose (les horreurs qu’on entend sur l’Aquarius, la rencontre de Chamberlain – ce n’est qu’un petit Daladier – avec le chancelier du Reich – j’ai entendu à ce sujet (les journalistes sont des gens merveilleux) que ce dernier » se souvenait de son voyage à Paris avec des étoiles dans les yeux » – texto – je me souviens d’un plan d’un film de Sir Alfred (je crois North by northwest – (la Mort aux trousses 1959)- une plongée du haut du building des nations unies à New York) un tout petit Roger O. Thornhill (O pour zéro, alias Cary Grant) qui avance vers l’entrée puis il rencontre Philip Vandamm (James Mason) et puis et puis)
comme s’il s’agissait d’une vigie, je passe, comme s’il s’agissait d’un désir inassouvi, je continue ma marche sur la passerelle
s’il fait beau je suis content, s’il pleut je suis heureux – un imbécile qui passe, un quarteron d’oiseaux tranquilles, dans l’ombre, des humains qui rendent leurs articulations plus flexibles
sur ma table trois livres : sur le Portugal (Lisbonne livre de bord, Voix, regards, resouvenances – José Cardoso Pires; Mystères de Lisbonne – Camilo Castelo Branco) sur les gitans (Grâce et Dénuement, Alice Ferney) j’ai du travail (Aldo Moro m’attend, B2TS m’attend), je ferai mieux de ne penser qu’au roman (celui de ce lieu, cette profession, cette occupation) je marche, je m’en vais, je marche
voilà qui me redonne l’envie de marcher vers ce nouveau jour
(entendu, agacée et ironique) même phrase, ne pensais qu’Aquarius
en marche, d’une manière ou d’une autre… 🙂