5 juillet 857
afin de documenter les divers passages en ville effectués par l’Employée aux écritures, et sa série « Poétique de la voirie » ici quelques images de potelets aménagés dans une petite rue parallèle au boulevard, rue dans un état (de nos jours) parfaitement déplorable grâce aux agissements de cette municipalité de maçons. Il y a quelques années encore (la plupart des clichés du robot sont datés de 2012), on pouvait voir, en face de la piscine (dans cette rue nommée Dénoyez (du nom d’un des maires de la commune de Belleville avant 1860, qui tenait vers 1830 au coin de cette rue et de celle de Belleville, un café – aujourd’hui Aux Folies -, d’où on partait pour « la descente de la Courtille », genre de carnaval de ces époques-là), on ne pouvait pas faire moins que d’implanter une piscine, reconnaissons-le) ceci
(il y a aussi sur les murs quelques dessins de bon aloi) ou encore cela
puis aussi (un peu vaches)
en face de ceux-ci une jeune femme assise en chaussettes
puis d’autres cache-potelets encore
il faut dire que cet équipement urbain n’est pas, dans son absolue nudité, d’un esthétisme foudroyant, alors on aménage
on embellit
on s’en arrange (un de ces potelets – dans cette rue, il doit en être deux ou trois cents quand même – est facturé un peu plus de 50 euros quand même – c’est intitulé « anti-stationnement »)
on les peints et on les enjolive
c’est généreux, c’est un peu à tout le monde
on trouve aussi des graffeurs
(le marché de l’art sent le poisson) on ne peut pas ne pas mentionner le passage du Général Instin évidemment
toujours un peu dans l’ombre (Ne mourez jamais), la pose d’une casette VHS d’un autre temps, sans doute
et puis cette femme qui écrit à la terrasse du café du coin
inspirée, concentrée, et face à elle, cette évocation d’un chanteur assassiné par la bêtise l’imbécillité et l’abrutissement des hommes
Lounès Matoub 1956-1998 pour ne pas oublier (ni oubli, ni pardon). La rue en 2017 (ça a pas mal changé encore – c’est « réhabilité » – un peu nul…)
on ira prendre un cliché, un de ces jours. On le posera là
Au cinéma, merveille des merveilles « Woman at war » (Benedikt Erlingsson, 2018) avec Halldora Geirhardsdottir (qui joue deux rôles) magnifique, à ne pas manquer (l’irruption de la musique et des musiciens, des chanteuses dans les plans : formidable)
sur l’envers du billet de cinéma à 5 euros pour « Ecrit sur du vent » salle comble présentation critique et commentaires sur le cinéma numérique en prime, Claudia Cardinale… Avec Sophia Loren, Sylvana Mangano et Anna Magnani, c’est tout le panthéon qui est là (Virna Lisi, Monica Vitti et Léa Massari sont hors course de toutes les façons)… Rien à voir avec Laureen Bacall et Dorothy Malone qui jouent là avec Rock Hudson et Robert Stack (impériaux tous les quatre, et cette image…!) C’est comme ça quand on a de la chance : en arrivant vers 19h40, on m’a dit « il reste 4 places »
Je suis passé récemment devant cette rue Dénoyez (bouée de sauvetage à prévoir sur un mur) : un groupe de touristes japonais, dûment cornaqués, la prenaient tous en photo…
Elle doit figurer dans les guides touristiques sous le titre : « Street art ». On se demande qui peut encore y habiter…
charme de la ville quand s’ensauvage c’est à dire s’humanise
Nettement plus créatif que le carrefour Berthollet/Port-Royal : merci de la leçon !