Carnet de voyage(s) #102
(du 09/01/08) voitures d’alors : Je me souviens : la première c’était une 403 bleu nuit, puis une fiat millecinquecento bleu clair, une 404 station wagon avec le coffre en bois grise évidemment, et la R16 bleu clair
(en même temps, je revois les mots de l’Employée aux écritures, et de sa mère – tant pis) (je veux dire : ça me peine, mais je continue) (les phrases votre vie en deux lignes sont titrées)
on finit Naples : vu le billet d’un étudiant (en école d’art , si j’ai bien compris – je ne dispose pas non plus du temps nécessaire à une attention plus soutenue, je suis désolé, je fais attention aux amis) qui fait mention de ce billet sur les petits métiers (c’est un lieu commun, disons, et je l’aime bien) (en voyage, par exemple, j’aime voir les gens qui bossent – je préfère ça au tourisme qui me barbe)
on voit cette dame à son balcon,sa robe dans les noir et blanc, qui regarde vers nous, ce type à casquette (on ne le distingue pas si bien que dans la doublée recadrée rapprochée sans zoom – mais il se peut que la deuxième prise ait alerté l’intimité, tu vois bien
), ces linges aux fenêtres, c’est Naples, oui ? la hauteur des immeubles (c’est Rome aussi ?), cette façon de faire, il y avait alors (je l’ai déjà dit, L’Immacolata) fête et les gens sortaient (mais je crois qu’en cette ville, les gens sortent toujours, peu importe le moment, la saison, l’heure, la rue est le théâtre et ils l’aiment) alors à la fête
ils viennent de toute la région dit-on, mangent boivent rient chantent marchent et s’embrassent, et d’autres bossent
(petits métiers, faire les choses par soi-même) j’aime assez qu’on trouve des magasins où la pizza se fait depuis 1780 (il suffit d’y croire), tous marchent boivent achètent ici un poulet
là quelques tripes
ailleurs des babas
(ça fait plus envie hein) on fait comme tout le monde, on marche, le matin même dans la rue, j’avais trouvé devant moi un billet de dix (comme ce samedi, marchant au deuxième étage, vers terra data, paf je tombe sur un petit billet plié dans sa longueur en quatre) (deux fois en moins d’un mois, non mais eh)
c’est vers la mer qu’elle descendent, vers le golfe, au loin, et puis voilà que le samedi, il se mit à pleuvoir, on prit le bus, on allait au musée Capodimonte résidence d’été du Roi de Naples (le roi de Naples a quelque chose, un reflet sans doute de l’aiglon ou quelque chose qui me fait penser à Raymond Pellegrin), dans le jardin il y eut une ombre (entre les deux petits arbres, là)
puis elle disparut
une merveille d’Andrea Mantegna
et son cartel
puis un montage
suivi de deux petits métiers
c’est qu’il faut bien que ces choses-là soient réalisées – on surveille on attend, on se promène
puis après un café face à l’entrée – et peut-être bien un baba – un parcours en bus pour redescendre vers la ville, les magnifiques mosaïques du musée archéologique (sans image, je le crains) et cet individu (#321)
dehors la pluie est comme la nuit, un passage au Dôme (aka Notre-Dame-de -l’Assomption) (l’aller simple par voie directe et sans escale de la Marie en question)
beaucoup aimé ce lieu, cet homme qui porte des lunettes d’aviateur, assis dans son confessionnal (encore un petit métier), ces vitrines dans les rues
ces entrées de garages à la limite des rétroviseurs
puis à la nuit, tard les cris, les rires, les rixes tout autant dans les rues, les mobylettes qui foncent, les paroles le dialecte, il faudrait revenir, faire le tour des îles en bateau, aller voir de l’autre côté, descendre vers la Calabre, oublier la camorra, les ordures, les maisons qui s’effondrent (je me souviens de « Main basse sur la ville » Francesco Rosi, 1963), qui était né ici (il est de 22), et puis ne retenir que tant et tant de beautés, se souvenir encore de celui-ci
ou de ce magnifique artiste
auquel sa ville dédie ce petit mausolée
« Pino, pour toujours » signé le peuple de napolitain, et cette rue tout autant
(ces dernières images comme celles du musée Capodimonte (c) MDBC)
à bientôt…
et merci pour les petits métiers, le linge et la rue et Naples qui restera à jamais la ville où j’aurais aimé marcher (mais comme toujours pas un ou deux jours, au moins une dizaine pour ne pas me ruer sur ce qu’on dit de voir, pour essayer d’y vivre simplement)
Vous me donnez envie de retourner à Naples. Et pour les mots : continuer oui continuer et merci pour la pensée.
belles images, peut-être un peu trop de monde ce jour-là dans les rues… mais les ombres savent danser.
Merci à vous trois (et aux autres) pour suivre…