Carnet de voyage(s) #99
il y a les enfants qui hurlent (parfois, se démènent, jouent et vivent quand même – cette liberté qu’on leur envie, jte jure), et puis il y a ceux qui ne font ni une ni deux
à peine installés, bing terminé – ils n’ouvrent qu’un moment un oeil pour le café, ici c’est la compagnie nationale, on se permet de nous offrir une boisson chaude ? et une viennoiserie fraîche peut-être ? (l’avion, quand à lui, son chemin trace au milieu des cieux, trois cent dix huit je crois bien cet aéroplane) le personnel de bord d’une gentillesse formidable, lui prendra je ne sais quoi puis re-bing !
la chance, ou quelque chose ? Pour ma part j’ai lu (une « petite planète » écrite par Jean-Noël Schifano – magique du temps du Seuil 1981) et puis voilà, le soleil, le beau temps, on atterrit, on se pose, on prend un bus, on sort par l’avant ou l’arrière comme on veut, une espèce de liberté, je ne sais pas encore – je n’ai pas fini le livre, j’arrive : la première fois que je suis venu, j’en ai fui immédiatement le choléra s’obstinait ici comme de l’autre côté de la mer (soixante treize); à l’aller on avait pris le ferry à Palerme ou à Messine, avec la deux-chevaux, je ne sais plus au retour sans un rond je me souviens et voilà – il y a quelques années nous ne sommes que passés pour le voyage vers le Gargano, alors non Naples prima volta : je connais l’aérogare, je sais où se trouve l’alibus (d’autant que j’ai été prévenu par texto), cinq euros entrée place assise et regard caméra
puis comme à l’accoutumée téléfonino
on s’en va, circulation de midi, le bazar klaxon mobylettes dans tous les sens rien de spécial l’Italie seulement (je revis, l’impression fugitive de cette connaissance sans trop en comprendre de la langue pourtant – il faudrait la pratiquer plus, sans doute duolingo (hello apap…!) un jour d’errance, qui peut savoir ?) et la gare, les retrouvailles, marcher dans les rues, le corso, Spaccanapoli, les échoppes (catastrophe interne : le lendemain c’est un vendredi de taille, Immacolata ses dizaines de milliers de personnes dans les rues et et son obélisque à un jet de pierre du meublé (bah qu’importe le flacon, du moins qu’on ait l’ivresse), le saint en haut de l’obélisque dispose d’une aura faite de leds (demain on le réparera, il semble que la lumière n’y monte plus, ce jeudi-là…) on décide d’aller vers San Martino, prendre le funiculaire comme on aime, on passe devant ce spécimen (#317)
l’air légèrement attristé du spectacle de la rue -les quatre compères s’intéressent aussi (il se passe toujours quelque chose dans la rue la rue c’est le théâtre, on rit, on crie, on pleure, on interpelle, on s’amuse on mange – des babas au rhum, la grande classe) (#317 : rien à voir avec l’altesse de ceux d’ici (je le pose, histoire d’instruire qui ne saurait pas – ici, encore que ce soit la capitale; mais on comprend bien que l’âme française a cette disposition
non, celui-là est de New-York (sans doute vous est-il dû, Employée ?) mais enfin, disons qu’ici ils sont moins fiers voilà tout) on marche on cherche on marche on trouve voici le plan
arrêt à Petraio, via Luigia, tout va bien, sans doute mais non, ce n’est pas ici, on sort quand même, on aime marcher (mais les deux cents marches à gravir qui nous attendent, on ne les avait pas complètement conçues…) immédiatement accueillis par une vue magique et cet autre spécimen indélicat mais utile (#318)
et là, la baie
dans la largeur, plutôt
l’île c’est Capri, comment imaginer laisser ce monde derrière soi, s’en aller ? (un peu plus surexposée ici
un ciel presque blanc, trop blanc), il faut s’en aller, chercher ce château qui ne se trouve pas ici, on demande, on nous renseigne droite droite gauche puis le bus si on veut sinon à pied c’est loin – on voit bien que oui, continuons, on monte les marches encore, et encore, et là vers l’est
pins parasols, ces ocres magnifiques, ces rouges qu’on ne discerne pas encore, avancer encore, doubler des coins de rues piétonnes ou pas (c’est le Vomero que ce quartier résidentiel), le château est là, on entre ? il est tard, il est tard et puis le Vésuve
non, ne plus jamais repartir… cette splendeur… approcher un peu sur la gauche
et en face, devant l’aplat vert (le toit de l’église – formidable – Santa Chiara) on distingue un peu, en blanc, l’obélisque peut-être
bah pas trop (j’aurais essayé…) mais non, ne plus jamais repartir…
merci de nous emmener avec vous
(un voyage que devais faire… ou tout était retenu et payé… le dernier – annulé à cause d’un décès le matin de l’embarquement, en ai gardé une nostalgie sur laquelle joue votre billet)
mourir sur place, alors…
Le Vésuve est aussi un lion ! 🙂
Vous avez dû passer un bien beau week end dans cette ville dont je garde un bon souvenir
Ce lion emblème de la NYPL, je le reconnais bien, mais vu comme cela, un peu en contre-plongée ce n’est pas moi qui l’ai capturé.
@brigetoun : une autre fois peut-être…
@Dominique Hasselmann : une autre fois, sûrement …!!!
@l’Employée aux écritures : mais de qui peut-il bien être si ce n’est vous ? Peut-être l’ami apap (mais je crains qu’il ne vienne plus guère par ici…) ? (à moins que je ne l’ai déniché dans les images du robot…)
en tout cas merci à vous pour vos commentaires