Pendant le weekend

661 – 19/12/2017

 

 

il faudra faire attention car c’est

(j’ai vaguement le sentiment que c’est assez pipo comme annonce mais j’aime assez cette céramique sur du fer) on trouvera voisinant avec ceci

(moi je lis « les saints évangiles » sur la tranche mais n’importe) (dans le temps on disait mille balles pour le montant de l’édition en euros, à présent le – ou la?- balle en vaut six et demi fois plus) (en gros) voisinant donc avec ce visage

et cette série

une affaire j’ai pensé

(mais je n’ai pas le début de la queue d’un) enfin tout ça était là, tout ensemble

(évidemment comme il y a eu cette intervention de madame Croquelois (m’a pas rappelée, elle, tiens) (l’est ptêt en vacances ?), je voyais tous ces exemplaires de la collection (25 euros pièce, deuxième ou énième main) dans cette vitrine et je me souvenais de l’atelier Babouot) de l’autre côté de la rue on avait ceci

qui m’a rappelé la fumée noire qui ce matin, au dessus des maisons, s’en allait dans le vent

c’était une voiture (citron du nom de l’artiste) vue en revenant, pas pris de photo, ici c’est plus joli, on nettoie, on enjolive on essaye de tenir propre (petits métiers sans doute)

Et puis entendu dans le poste, le matin même, la chronique de Geneviève Brisac (formidable) (comme d’hab, j’ai l’impression) (pour le reste, le matin, cette émission, quelle plaie…) tandis que cet ancien ministre des affaires étrangères (sous Jospin) (sous tonton devait être style secrétaire géné de l’élysée kèk chose) (Hubert Védrine pour pas le nommer) (pourtant dans l’émission, l’avait été plutôt intéressant) y allait bêtement contre, alors que les agissements du ministre de l’intérieur d’aujourd’hui et de son supérieur président des riches (voir Sanofi, voir la loi travail) (ni loi ni travail) nous indiquent vraiment qu’il y a des choses qu’on ne peut pas laisser faire : c’eût été pour lui un honneur que d’abonder dans le sens à Geneviève, mais non, discipline partisane, sans doute. Si des gens comme Jean-Toussaint Desanti ne s’étaient pas levés, il est fort probable que l’autre moitié des Juifs de France aurait subi le même sort que la première, tu crois pas, Hubert ?

Tiens je te la pose sa chronique stuveux la lire : (copié/collé du site de france cul hein tous droits réservés tout ça)

 

Mal-documentés, c’est le nouveau mot pour sans-papiers. Il y a aussi les dublinés. Encore un mot ubuesque pour dire l’accueil indigne, les pièges administratifs, les mois de rétention.

Le philosophe Jean-Toussaint Desanti raconte que le 16 juillet 1942 il marchait dans Paris quand il a vu des policiers français entasser dans les autobus de la RATP des femmes, des hommes, des enfants portant l’étoile. C’était la rafle du Vel d’Hiv.

Sans réfléchir, sans hésiter, il a traversé la ville pour aller chercher son revolver laissé chez un ami. Parce qu’il y a des choses qu’on ne peut pas laisser faire.

C’est aussi ce que disaient les habitants du Chambon-sur-Lignon où furent cachées tant de familles juives. Quand on leur demandait pourquoi ils avaient pris ces risques immenses, pour des gens qu’ils ne connaissaient pas, des étrangers souvent. Ils grommelaient avec agacement qu’il y a des choses qu’on ne peut pas laisser faire.

C’est ce qu’ont exprimé avec force il y a une semaine les associations de lutte contre l’exclusion, la CIMADE, Emmaüs, le Secours Catholique et Amnesty, comme les médecins de MDM et MSF, en découvrant une circulaire par laquelle le ministre Gérard Collomb décidait d’instaurer le tri des étrangers dans les centres d’hébergement.

L’accueil inconditionnel des personnes en détresse est la règle de base de nos foyers, ont-ils rappelé. Ils ont dit aussi qu’ils s’opposeraient par la force à toute descente de police, à toute intrusion. Ils ont claqué la porte.

Il y a des choses qu’on ne peut pas laisser faire.

Faire irruption dans des foyers, donner des coups de pieds à des adolescents épuisés et qui dorment. Lacérer des tentes. Jeter aux ordures des duvets, comme à Calais. Voler aux réfugiés leurs couvertures comme à Paris. Disperser, effrayer, menacer ceux qui ont déjà pris tant de risques, manqué se noyer, être capturés, brutalisés, sur des chemins pleins d’embûches qu’on ne peut plus ignorer, telles sont les consignes.

Leur pourrir la vie, lit-on dans les journaux.

Comme si elle ne l’était pas, pourrie.

On est loin des promesses de notre président, dont les mots résonnent encore à mes oreilles. L’honneur de la France est d’accueillir les réfugiés. Plus personne ne dormira dans la rue, ni dans les bois.

Il y a des choses qu’on ne peut pas laisser faire. C’est ce que disent les gens de la vallée de la Roya qui aident des exilés à franchir la frontière italienne. C’est ce que disent les guides de montagne de la vallée de la Clarée, à côté de Briançon.

Le col de l’Echelle est un piège mortel pour les jeunes Africains qui s’y aventurent.

Des jeunes gens aux pieds nus vont mourir victimes de la montagne, de la faim et du froid, des crevasses, de la nuit noire et glacée. Victimes de la fermeture des frontières, de la violence des frontières, de la violence des Etats.

Il y a des choses qu’on ne peut pas laisser faire. Même si le prix à payer est élevé.  Car les condamnations pleuvent depuis des mois maintenant sur les marins, les pêcheurs, les paysans, les montagnards, les retraitées, les militants de toutes sortes qui osent porter secours à des personnes en grand danger.

Comme Cédric Herrou, ce cultivateur qui a accueilli et nourri des centaines d’étrangers en détresse, qui arrivaient d’Erythrée et du Soudan.

Comme Martine Landry, une responsable d’Amnesty International, poursuivie pour avoir marché avec deux adolescents guinéens à travers la frontière entre l’Italie et la France.

Face à ces consciences claires, à ces personnes d’honneur,on trouve de nouveaux mots pour obscurcir la réalité.

J’entends parler des mal-documentés, comme on dit des malentendants.  Mal-documentés, c’est le nouveau mot pour sans-papiers. Il y a aussi les dublinés. Encore un mot ubuesque pour dire l’accueil indigne, les pièges administratifs, les mois de rétention.

Car telles sont les contorsions verbales d’une politique d’expulsion cruelle et à courte vue, qui sera, comme les autres, un échec, et un déshonneur.

À quoi on ne saurait opposer que notre commune nature compatissante, ce qui nous fait de nous des humains.

Marchons sur l’air contre toute logique, a écrit Seamus Heaney.

Il y a

Davantage de substance dans nos inimitiés

Que dans nos amours ; O abeilles

Venez construire dans la maison vide de l’étourneau.

C’est très vrai.

Geneviève Brisac

Avec mes compliments.

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2 Comments

    Védrine un qui semblait encore penser un peu… l’avachissement est contagieux
    et merci de re-donner le texte de Geneviève Brissac
    (pour la Comédie… j’en ai trois ou quatre de cet âge sans doute, je veux dire les tomes dans cette édition de la Pléiade… une affaire en effet)

  • On se demande où navigue Collomb… tandis que le monarque en place, marchant avec un laquais porte-micro, nous enfume (pas regardé l’émission enregistrée mais lu le lendemain dans la presse non encore soumise à la censure) un dimanche soir sur France 2, chaîne du service public et que l’on ne savait pas aussi inféodée à celui qui veut donner un coup de pied dans celui-ci afin de le moderniser, le rentabiliser et le mettre sur la ligne droite, dans les formes que lui – élu par tous les Français sans doute…. – a décidé du haut de son pouvoir absolu.

    Cette petite plaque est très surréaliste avec sa céramique, cher ami ! 😉