Carnet de voyage(s) #98
(cette double combinaison commence à – comme on dit – me gaver) (je te l’ai enlevée, tiens) (on en est là : il y a les « voila » innombrables, les « pour le coup » les « on va pas se mentir » les « je dirais » les « j’ai envie de dire » tous ces mots tout faits : l’obscénité du langage qui n’a d’égal que celle de micron) (la boue dans laquelle se traîne ce type et par là sa fonction est innommable) (dans le plus pur style journalistique (régimaire (c) AG), la jouissance presque palpable du locuteur quand on entend les compte-rendus de la manifestation catalane de ce dimanche, c’est à gerber – ce n’est pas tellement qu’on soit pour ou contre cette autonomie, ou qu’en sait-on de toutes les manières, mais ce qui va tellement bien dans le sens de la réaction, du droit chemin, de la norme, de la loi et de l’état, quelle plaie…) (il vaut mieux rester sur ses gardes mais ça ne nous est de rien, le monde bouge encore…) il a fait un peu beau, on a cueilli des fruits pour en faire des confitures (et aussi ramassé des noisettes, mais peu)
on a été à la foire saint-denis (des manèges des horreurs des saucisses des autotochtones) (sans photo, mais fouille à l’entrée quand même) jardinage (j’apprécie moyen)
les couleurs, le temps, la pluie à un moment
puis encore, promenade dans les chemins un peu creux, on croise un chien, un mouton des boeufs, gris, parapluie, en dvd « Le grand sommeil » (Howard Hawks, 1946) (remarquer au générique le montage : Christian Nyby, lequel avec le même réalisa « La chose venue d’un autre monde » (1951) premier film de tous les temps et de tout l’univers – enfin si j’en crois ce que je peux croire – regardé, vu, fui, entendu et écouté par le rédacteur de ces lignes) puis « Interstellar » (Christopher Nolan, 2015) un peu d’hommage au 2001 l’Odyssée de l’espace » (Stanley Kubrick,1968) ne peut pas nuire (en vo sous-titrée anglais pour parfaire notre anglais assez (très) laborieux)
une image du bord de mer reçue tout à l’heure (je ne sais où en Bretagne), tenté de travailler le texte de Venise mais non, lu « Au piano » (Jean Echenoz, 2007) (magnifique, drôle, ferme et profond), le matin du café et les effluves qui s’en échappent
on aimerait pouvoir les lire et en faire un art divinatoire
(pas vue la bouteille de plastique en arrière plan) mais gauche cadre le vaisselier, occasion de gros plan sur l’art du travail du bois
(sans trop de point, mes excuses – encore qu’on dispose plutôt de cette habitude ici)
(c’est à peine mieux) travail du laiton tout autant
je ne sais pour vous, mais moi j’aime à reconnaître aux objets quelque chose comme une espèce d’âme de ceux qui les ont construits, l’ordinaire des objets : un portant de portail
ou ce crochet par exemple (il ferme le garage)
(pour le point, on a besoin de lumière, c’est aussi simple que ça) (et peut-être d’une meilleur capteur, allez savoir) au jardin les deux amis s’entendaient aux saisons (sapin frêne je crois)
puis le dimanche vers midi on s’en est allés, retour en passant par la maison de retraite, ciel gris bas et plombé – back in Babylon vers 5
Beaucoup aimé le tir groupé des tentatives (journalier, 8bancs8, l’edansl’o) du 8 octobre de Christine Jeanney (à lire, à voir, à acheter, à demander, à trouver et à suivre : magnifiques) (ce qu’il en advient, personne ne sait…)
Et puis l’AiR Nu rend hommage à Philippe Rahmy, disparu dimanche dernier, lecture à quatre voix : salut l’ami…
reste que l’automne est tellement beau en photo – et que la vue du bois éveille dans mes mains le désir de retrouver outils