Cinq sept cent vingt neuf (an II) (Oublier Paris #71)
Dix images du métro, on avance en âge savez-vous ? Tous les jours un peu plus, un de plus, chaque jour, on avance, on croise, on regarde : il y avait cette dame-là
vague ressemblance avec ma grand-mère Louise (ainsi se prénommait-elle, je crois que voilà trente ans qu’elle nous a quittés), le métro avance (le tube, le dur, dehors il fait chaud), il y avait aussi cette dame et ce monsieur
la dame cheveux retenus d’un parment rose, se maquillant, avait à sa droite sans doute sa fille (ou alors une amie, moi je ne sais pas, je croise, je regarde et puis le reste est fait) (mais se maquille-t-on avec quelqu’un qui ne nous serait pas intime ? j’en doute un peu) (et puis le rire est partagé)
mais on s’en va, rue du Bac on descend, on avance, escalator un escalator deux (au débouché: Raspail)
un prêtre sac au dos bouteille d’eau
on avance sans peine
comme nous s’en allant vers son destin (on voit cependant qu’il intrigue à peine un peu légèrement), on aurait cru qu’il partait à droite, mais non
le voilà qui oblique, bien, regard camera ?
sans doute pas, un type qui tient un portable à sa main, un peu chauve un peu vieux, non, on a autre chose à faire
le type en noir s’est tiré, la fille est en short, regarde dans son sac, des choses à faire, des affaires à ranger
fin de l’histoire, je passe à gauche.
je vote pour la fille… et je suis le bonhomme en noir pour émerger (toujours un plaisir – un des endroits les mieux c’est la place des Fêtes, si me souviens bien)
Les curés sont en marche aussi : l’eau bénite dans le sac.