Vingt neuf trois cent un
(c’est la solitude qui manque tout en étant la pire des maladies sociales, l’effacement des relations, de la parole et des mots aux autres, la réception l’encaissement de ce qu’on pense chez les autres, les propos de bar, les confidences sur l’oreiller, les mots qu’on balance dans le téléphone – les contemporains qui ne s’embarrassent pas de se savoir entendus et écoutés par les autres, là, dans le métro – souvent en dialecte, je reconnais aussi, mais quand même – cette façon impudique de laisser tout sur la table, ça a quelque chose de choquant mais aussi quelque chose de sain, ce qui fait que, pour la plupart, ils se munissent – je crois surtout, d’ailleurs, elles – de casques mains libres – j’aime cette expression – discutent et leurs yeux vous regardent sans vous voir, leurs lèvres bougent, on s’isole dans un wagon, on crie, on peut aussi pleurer, quelque chose de la vie quand même, mais à travers ces choses terriblement enviables et séduisantes – lu quelque part le compte rendu édifiant d’un petit livre, chez Agone (très bonne maison) « La machine est ton seigneur et ton maître » (Yang, Jenny Chan, Xu Lizhi,2015) relatant les conditions de travail dans les usines qui fabriquent les smartphones – qui fait froid dans le dos) on a déjeuné dans un petit restaurant japonais soupe salade de choux brochettes (3) raviolis (6) riz le tout pour onze e – c’est Paris, on boit de l’eau – à l’image le poêle à mazout de l’officine
et voilà que Maurice Failevic tire sa révérence (à 83 piges, salut l’artiste) porteur de sa générosité et de son enthousiasme (je me souviens du temps où, assistant de MS, elle me racontait son assistanat à elle avec lui, à la télévision, il me semble bien, je me souviens de ce « Journal d’un prêtre ouvrier » (1976) ou d’autres films encore) voilà le deuxième réveillon qui s’annonce, on travaille, on doit se pencher sur le carnet de voyage(s), on a des choses à faire, on va voir
Au cinéma, « Hédi » (Mohamed Ben Attia, 2016) (ce qui manque cruellement à ce film c’est un scénario) (en même temps, c’est un premier film, et produit avec l’aide des deux Dardenne : caméra à l’épaule comme dans « Rosetta » ça tangue trop, ça filme à deux centimètres des acteurs, ça met au point les zooms dans l’image, enfin… bah)(primé deux fois à Berlin)
beauté des premières phrases (le reste n’est pas mal non plus )
Je me souviens de ce réalisateur de TV (je repense soudain à Maurice Sangla et à son engagement politique), on se demande quels noms retenir maintenant ?
Dis-donc, le poêle, là, il ne serait pas responsable de la pollution aujourd’hui ? 🙂