Vingt huit neuf deux cent soixante douze treize
Passé la journée d’hier à chercher un plombier, évier cuisine bouché – détestation de ces choses simples de la vie courante qui handicapent les prolos et autres – la gentry n’en a cure, je suppose, ça ne concerne que l’office – je suis fatigué, je lis naissance d’une ville (et ça fatigue pas mal la bestiole)
treize heures trente rue du Jourdain en passant (on force sur les ombres) , il y aurait un truc à la binaf aujourd’hui que ça ne m’étonnerait pas (je vais pas y aller, je crois, je suis trop fatigué, j’en ai ma claque) il y avait ce bouquet de fleurs, là, en mémoire de types (je pose leurs noms demain, je les ai pas notés) qui se sont fait fusiller en quarante deux (voilà soixante quatorze ans) le 26 novembre, par les nazis
(entendu hier dans le poste -france culture à science po faut bien dire-un type raconter que son parti n’était pas d’extrême droite : il parlait de l’ignoble borgne et de sa non moins abjecte progéniture : je vois un bouquet comme ça et je pense à eux voilà tout) puis au bar rester un moment à penser : le 26 novembre 1974, c’est Simone Weil qui défendait sa loi légalisant l’interruption volontaire de grossesse (huée par la droite, son propre parti : la même qui veut prendre le pouvoir, avec ses habits bleu horizon et son hypocrisie habituelle, la main sur le coeur, le sourire aux lèvres et les rillettes dans la décapotable, ça va bien), il y a quarante deux ans, et ils veulent revenir dessus (je dois me pincer, je suppose), fin novembre le froid de gueux, les habits chauds où sont-ils, j’ai mon collant, mon café devant moi mon verre d’eau, un type vend des ceintures
c’est facile pour personne, je sais bien, on a son joug à porter, sa valise à traîner et ses idées à faire avancer – j’ai aimé trouver cet avion qui s’envole, vraiment à Constantinople, quelle merveille – je le remets ici, y’a pas de raison
et de un et de deux (le même, en dimension augmentée)
et tu vois avec quoi, dans quelles conditions, et en cherchant quelles adresses ? c’est ce genre de symbolisme qui me désespère…
Ne lâche rien, steuplé.
Par ailleurs au Cent (de la rue de Charenton, c’est dans le douze), ce soir (19h ce mardi) sont les éditions publie.net qui donnent leurs lectures d’automne, qu’on se le dise et qu’on y vienne. Entrée libre (en plus, y’aura Anne Savelli qui lira, t’as qu’à voir/entendre/écouter…)
aimerais être au cent … me consolerai au théâtre
pour le reste, veux pas y penser (autruche ? non impuissante)
si, une suggestion peut-être : pour évier tenter mélange bicarbonate de soude, gros sel, vinaigre blanc et au bout d’un moment eau bouillante… c’est parfois la solution
Belle photo ombrée de l’avion (cela ne pouvait être pris que du ciel)…