Six sept neuf cent quatre vingt-onze-douze
(j’ai du me planter dans mes quantièmes : servent-ils à quelque chose ? la date ? qu’est-ce qui fait date ?) hier il y avait une réunion à neuf heure trente du matin -on vint nous chercher vers moins dix – afin de mettre au point les modalités de redistribution des pièces de mon ex-logement -quand je dis « mon » j’en rajoute un peu, vu qu’il n’est pas (d’une) que mien, il (de deux) ne m’appartient pas (je le loue seulement -comme le seigneur d’ailleurs mais c’est une autre histoire), je n’y habite (et de trois) plus depuis plus de dix mois (bien que les avis d’échéance me soient toujours obligeamment envoyés par la poste -huit mille euros, une paillette dans l’oeil du cyclone) :
puis, ici le jardin des miroirs en revenant, chercher la clé au bureau, s’en aller, revenir manger un casse-dalle (chez bichon, 4,4 crudités jambon), emprunter la rue de Flandres même si elle est devenue avenue, des dizaines de réfugiés sur le terre-plein central à stal depuis des jours, l’état du monde, l’état du pays
dans l’après-midi, je suis allé ensuite voir TNPPI qui dormait, cette charmante, du sommeil de la juste (il était quatre heures, je ne voulais pas la réveiller, le sommeil a quelque chose de sacré, de vrai, de sensible et je ne veux pas l’interrompre) (le matin, les idées malheureuses me réveillent, -du genre : j’ai tout pour y arriver, mais je n’y arriverai jamais – la mélancolie des jours et des nuits – les paroles indignes et les actes qui le sont encore plus – je passe je me lève, il est temps)
(ce sont des mêmes roses mais je les traite un peu différemment, tandis que des travaux de percement ont lieu dans l’immeuble) je lis « Le chinois » (Henning Mankell seuil 2011) tout en reprenant le métro, je passe à Louvre
cette statue (Diane y est chasseresse j’imagine je ne m’arrête pas je n’ai pas de culture et je l’agonis -la culture et son ministère évidemment, pas Diane allons) est toujours surexposée (c’est joli comme mot)
(on discerne ici un peu plus ses traits) quelques uns de mes contemporains veulent apparaître ici en sa compagnie, je ne m’y oppose pas (j’aime dans la suivante assez le point sur la chaussure grise -cette teinte pour des pompes tu avoueras… – de ce congénère téléphonant tellement vif que Diane en adopte des traits qu’on voit enfin
cette attitude, cette marche, cette vestiture cette décision et cette allure, cette hexis : on discerne la cravate, la brioche et la calvitie cinquantenaire, le sac qui contient à n’en pas douter une machine semblable à celle dont je me sers ici pour mettre à jour quelque chose -mais quoi ? – de ce jour ou d’hier, cette réunion pour peut-être en marquer quelque chose, j’allais à mon rendez-vous en revenais par le jardin, une fleur parmi les fleurs (ahahah)
non, une simple coureuse à pied, (je suis passé voir E.) devant un sénat, une deuxième chambre, un palais du lucre où des affidés gens qui marchent d’un bon pas, émoluments à vie et places réservées en première classe du même tonneau, la république n’est pas chienne, non, et elle aime ceux qui la servent, si possible dos courbés et main sur le coeur ou la couture du pantalon, écoutent parler, entendent discourir et élucubrer, pénétrés des mots ici d’un prêtre là d’un maréchal, là-bas d’un tsar, ou ailleurs d’un autocrate… tu sais quoi ? parfois, je suis fatigué
Bizarre, on n’aperçoit jamais de sénateurs courir dans ce beau jardin… Il est vrai qu’ils préfèrent le train.
garder le rire (même un peu forcé) et préserver le sommeil
deux bonnes règles
@Dominique Hasselmann : bah, d’autres courent à leur place… La loi, quel travail éreintant…
@brigetoun : j’ai quelquefois des difficultés, mais enfin, continuons (hein)…