Carnets de voyage(s) #79
On a beau numéroter les billets, ça ne change rien : ce sont un peu toujours les mêmes photographies qu’on échantillonne immuablement
ou à peu près (le type là, dans le RER qui va à Roissy omnibus, c’est un lundi, il est trois heures trente de l’après midi ou quelque chose d’approchant
il regarde son portable, lit quelque chose probablement, une photo ou n’importe, il fait chaud, on embarque bientôt un peu toujours les mêmes images, les mêmes gens toujours différents) (Il y avait dans le temps, chez Y. et C. des soirées diapos qui retraçaient les vacances, photos de vacances, ça existe encore ? souvenirs du Pecq, je crois, pas trop aimé cette époque années 70) (bof on s’en fout puisqu’on part…) Direction Théssalonique
c’est au bout de la route, du chemin, du corridor
un autobus retourne à Paris, le ciel bleu et les traits blancs, les avions, on passera par Amsterdam (billets, achetés en février, type trois cents euros aller retour quelque chose ou je me plante, mais passage forcé dans d’autres hub comme ils disent) détestation
partout nous sommes filmés, on nous surveille, il y a quelques jours un malade mental, une ordure aussi bien a profité de sa haine frustrée pour flanquer son camion sur la promenade des Anglais, état d’urgence frelaté, treize novembre et du 7 au 9 janvier de l’année passée, on en a soupé mais rien ne se termine, les choses avancent, on s’en va, on va tenter de rester heureux
pour le moment c’est un clope, parce qu’on arrivera probablement vers une heure du à Athènes, on verra on verra bien
je crois que celle-ci vient d’Amsterdam mais je ne suis pas certain on a embarqué mais avant, on est passé par les rayons X des portiques
(ma valise rectangle foncé en haut à gauche : « Zone » ou les dix de Modiano, on aperçoit ma montre dans la barquette plastique, quelques pièces de monnaie -je me souviens des drachmes et des escudos – la douanière me regarde prendre le cliché, d’un vague air dégoûté -auto fiction quand tu nous tiens, probablement) on va aller attendre, on est à l’heure en avance on est toujours en avance quand on prend l’avion, jte ferai dire
on attend que ça se passe, on regarde les aéronefs s’envoler quoiqu’on s’apercevra plus loin -je ne sais plus où, est-ce à Rome ailleurs quelle saleté jt’assure – qu’on a posé sur les diverses vitres des flocages mous et opaques, afin de laisser le voyageur en transit assez concentré sur les achats qu’il a à faire – dégoûts récurrents, jte jure que les avions, à présent…
ah oui, c’est la même
ou alors plus proche, on approche, on s’en va, six heures du soir, l’avion s’envolera, puis au loin à l’est gauche cadre, on verra l’Angleterre dans le soleil couchant, un cinquantaine de minutes plus tard, au dessus d’Anvers, de Rotterdam et ce sera Amsterdam et comme on a du retard, il faudra courir pour attraper le suivant, une photo tout de même
puisqu’il s’agit de la compagnie nationale (et non à coût réduit) on aura droit à un casse-dalle (trois bouchées) et un verre de vin (blanc) et puisqu’on sera en transit, dans l’autre vol, de même -peut-être même la collation sera-t-elle chaude, le vin sera-t-il rouge…? – , puis deux heures plus tard et décalage horaire aidant, on sera à Athènes dans la nuit, une plombe du matin, on prendra l’autobus X95, la définition peine à montrer les humains mais n’importe voilà, assez bondé
on s’est assis (vu l’âge peut-être, tickets à acheter avant l’entrée dans l’habitacle à quelque chose comme six euros cinquante), on arrivera dans une heure à Syntagma (ça veut dire Constitution), mais en attendant, les petites échoppes comme on les aime
les mauves les jaunes les bleus sont un peu comme en vrai les boutiques sont parfois ouvertes (on y vend boissons, tabacs, chapeaux, trucs glaces ou autres choses
j’y achèterai tout à l’heure une boite-boisson soda rouge, un paquet de croquants friables comme aime à les rendre en chapelure grossière Columbo sur son chilly-con-carne, et un chapeau au liseré bleu turquoise carton made in china : 6 euros), puis on empruntera les rues d’Athènes et Stadiou pour aller chercher l’hôtel réservé il y a vingt cinq semaines
chambre au 7° étage (cinquante cinq euros peut-être bien) avec terrasse vu plein nord ici, puis les rues d’Athènes (petit déjeuner « continental » servi jusque onze heures), les rues d’Athènes la nuit
un autre hôtel non loin de celui-là
on dormira tranquillement mais peu, le jour revient vite
ou encore
cadrer, décadrer, on partira pour chercher le train à la gare – celle d’une capitale d’un pays d’Europe qui ne compte que deux quais, elle ne se nomme point Athens Station mais Larissa Station, des gens qui renseignent vaguement mais très gentiment, en anglais souvent, des billets pour Théssalonique payables en liquide (quarante cinq euros aller retour) (j’ai la mémoire des chiffres et celle des visages aussi)
(voici la vue plein nord qu’on voyait tout à l’heure de nuit), nous n’étions pas si fatigués, il faisait trente trois, nous commencions à nous sentir chez nous comme ailleurs, au bar de l’hôtel à l’entresol des professeurs avaient parlé entre eux et en anglais des mérites comparés de l’enseignement ici (en Irlande, je crois bien) ou là (en Inde j’en suis presque sûr), les gens passaient, un jus d’orange plus tard, ce fut au tour d’un balayeur
un vieux type, maigre, des jeunes gens s’en allaient voir écouter un concert, la chaleur, un sandwich, un café, on a marché un moment pour que passe un peu le temps, on a croisé une vieille Mercédès blanche du temps des nazis je dirai, ou alors des colonels mais non j’ai perdu la photo, le train partirait vers deux heures, arriverait à sept, nous verrions, nous allions bien voir, en voiture, place assise et peu de monde, au revoir Athènes…
(la suite dès demain si j’y parviens)
La suite, oui, vite, vite, hâte de la lire (et très fort le coup de la valise).
@L’Employée aux écritures : merci de votre enthousiasme (et de votre passage), Employée, mais il y faut du temps…
Les photos changent – en bien – de celles du « robot » !
On sent un œil derrière l’objectif.
Il y a très longtemps que je n’ai pas été à Athènes : en bas de l’Acropole, mon chien noir (ça porte malheur) avait été interdit de visite.