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C’est en descendant le faubourg (imagine-toi que le bailleur ne sait pas où j’habite dis donc, c’est un peu dingue ça, non ?) (enfin pour la lettre, il a fallu que je lui indique mon adresse) (de l’antique : une merveille dans la merveille, un abîme un gouffre un vortex qui, sans fond ni fin continue de se creuser dans son arithmétique – ou géométrique – qu’on n’espère pas exponentielle tout de même -progression : où s’arrêtera-t-il ? on ne sait) que j’ai pris cette photo d’un couple de mes contemporains (ce sont les couleurs des avachies chaussettes jurant avec celles des pompes à cent cinquante -réalisées comme il se doit par des mômes- ainsi que les illustrations molletesques qui m’ont attiré l’oeil
) (ce sont ces temps de coupes d’Europe des nations qui intiment et enjoignent sinon imposent à mes contemporains mâles -il existe aussi, cependant, quelques rares spécimens femelles – d’adopter le gimmick vestimentaire basketts/bermuda/polo -si possible aux couleurs de l’heureuse élue- barbes bières pizza – tatouages et piercings sont superfétatoires mais bien mis en valeur, certes) (ici il s’agit d’individus, probablement, serbo-croates ou quelque chose : au déclenchement de la prise du cliché, cet abruti de téléphone a produit le son artificiel imitant – mal, mais de façon reconnaissable à une oreille habituée – celui de l’homologue prédestiné au cliché lorsqu’il est dit « reflex », ce qui eut pour effet de faire se retourner vers l’opérateur la jeune femme -dont on reconnaît sinon la vestiture, du moins la chaussure (l’autre est cachée par le svelte mollet gauche – dite nus-pieds – ou sandales – je ne sais la différence – qui en parla à son accompagnateur, dans un dialecte inconnu du paparazzo lequel, faisant fi de ces mots incompréhensibles, continua -en doublant le couple – son chemin vers sa boite aux lettres où la lettre ne pouvait l’attendre, vu la méconnaissance (crasse ?) de la merveille du monde))
c’est toujours agréable de prendre des photos de dos (pas de pb pour le soi-disant « droit à l’image ») et parfois l’envers vaut bien l’endroit !
🙂