Dix huit quatre
(entre PdJ et Nuit debout les dates maintenant, bof, mais tu t’y repères – ce tropisme à s’apostropher soi-même à la deuxième personne du singulier -ou du pluriel c’est plus poli – a le pouvoir de me faire profondément braire) (je me suis demandé -en même temps, le « je » tssss- un moment si l’ouverture de maison(s)témoin à quiconque n’avait pas quelque chose d’assez cosmétique) (prendre le style indirect a aussi quelque chose d’assez désobligeant -en tout cas pour un journal) (je ne sais plus bien, mais le notulographe indique qu’il tient un « journal de bord » ce que je ne fais pas et c’est sans doute dommage, je ne parviens pas à compter ni subséquemment à rendre compte des lectures ou spectacles vus, comme il faudrait peut-être le faire pour garder la mémoire des choses) (je m’en fiche un peu, les comptes, les choses, les affects moins certes, il faudrait tout dire, et tout écrire peut-être) (j’en ai pas fini, moi qui ne parviens pas à écrire plus de dix lignes d’affilée)
(il y avait un bleu dans le ciel qui a disparu de cette photo : ce qui comptait, c’était le contraste avec les arbres qui fleurissent au premier plan – on ne les voit pas)
(ils y sont quand même) On a de l’espoir pour le mouvement, quoi qu’il en soit (au cinéma – ici le changement de la gare de l’est) (ou le couloir vers la sortie plutôt sans doute
pour la première fois de ma vie, je suis entré au Brady -j’ai failli aller pour la première fois de ma vie au Mac Mahon -encore que c’est moins sûr, il me faudrait y aller pour m’assurer – merci pour le livre en tous cas – on a vu « Le conformiste » (Bernardo Bertolucci, 1970) – magnifique – on pourrait l’intituler « Itinéraire d’une ordure » qui m’a fait penser à « Enquête sur un citoyen au dessus de tout soupçon » (Elio Petri, 1970) à la sexualité plus génitale disons – où Jean-Louis Trintignant est doublé (même quand il parle français) – cette voix différente aide l’absence d’empathie éprouvée) (Pierre Clémenti y incarne comme à l’ordinaire une sorte de fantôme suant le malaise qui m’a fait penser à la Charlotte Rampling du « Portier de nuit » (Liliana Cavani, 1974) (sans doute les bretelles – comme disait Joujou « tu me comprends ? ») : tout ça ne nous rajeunit guère, mais c’est toute ma jeunesse (à ce propos, il y avait au bout de la rangée -qui compte huit places, dont deux pour couple amoureux -je veux dire à l’accoudoir escamotable- le jeune type qui interprétait le Desplechin-pardon Dédalus- adolescent de « Trois souvenirs de ma jeunesse » (Arnaud Desplechin, 2015) amoureux d’une tête à claques)