Sur le bureau #31
Rubrique(s) : Carnets de Pierre Cohen-Hadria / Sur le bureau / Ville (ma) vue du sol
29 juin, 2015 2« Sur le bureau » série, qui rassemble des images préalablement publiées, rangées dans un dossier intitulé « améliorées »(sous-dossier du dossier « photos ») qui compte aujourd’hui 2564 éléments mais dont celles qui sont ici montrées données posées ne font pas partie.
Les images qu’on trouvera ici sont toutes dévoyées : elles n’avaient pas pour but de paraître ici (ou alors en d’autres rubriques, peut-être) mais non, elles viennent du bureau, elles y furent abandonnées (il y a dans le même temps – en ce moment-même dans le poste, Carlo Ginzburg (fromage, vers : formidable historien) qui parle de la vérité, de « prendre au sérieux » la recherche, qu’on aime) : elles réapparaissent ainsi mais devaient se trouver au journal (il ne les accepte plus, ce fourbe).
Durant quelques temps, la maison(s) témoin accueille ces recensements.
C’est que j’aime tant le cinéma, ce n’est pas qu’il ne me le rende pas (l’amour, quelque chose qu’on n’a pas qu’on donne à quelqu’un qui n’en veut pas…) mais il est tellement indifférent, un peu comme tout ce qui m’entoure (en un sens)
j’allais rencontrer le frangin, une lumière scintillait au fond de la gare, côté banlieue (on a scindé les gares, banlieues ou pas, technocratie à part entière, tourniquet vérification des billets contrôles faciès de tous poils : je hais les gares), je reprends le cours des choses (chronologiquement ? je ne sais pas excatement)
cette dame portait un ensemble fait de dessins de cerises, c’était au début du mois, c’était à un moment (le 4) un peu différent, je pose ici les images, que pourraient-elles bien vouloir (me) dire
des clichés, les couloirs du métro, ces trois anciennes gloires (années de naissances 41, 45 et 42) tu te souviens, à Woodstock, qui aurait dit qu’on les verrait aïeux ?
Passent les jours, et passent les semaines
chantiers toujours en cours (à ce propos, CH a été remplacée par BM) (private joke)
j’ai croisé, toujours en cours, le voyage au long cours du deuxième prototype (il paraît qu’il s’est envolé, hier soir 28 juin 15 vingt heures Greenweech MT direction Hawaï)
(c’est le robot ancienne version, ça, il a changé depuis), il s’y posera si tout va bien (doigts croisés, chat noir, échelle, poisson, main de fatma toute la panoplie) jeudi qui vient, ce sera le deux, ce sera le temps passé, je me mets à travailler sur « Shock Corridor » (Samuel, Fuller, 1963), ce type-là, sur la rue du faubourg (il vivait alors non loin) ma fille sur les épaules, « look at those eyes…!!! » son rire, je me mets à travailler à Picasso
bouquet de (fleurs) violettes (Paulette Merval Marcel Merkès je cite de mémoire), il y avait Dario Moréno, les quais de Sainte Maxime (tu vois ce féminin, là, cette sainte-là ?), le soir Michèle Morgan, avait-je douze, treize ans, je ne sais plus on s’en fout (en vrai, douze)
c’est le moment du carême (ma boulangère : « c’est difficile tu sais la première semaine mais quand il fait chaud… » elle me sourit : « c’est encore pire… », sur son oreille est collé, grâce au voile, son téléphone mains libres, elle peut parler des heures, tout en te servant petits makrouds ou zlébias)
je reviens de clichy, la fille portait des gants, je change le point, la lumière surexpose les gens, « l’amour est un bouquet de violettes » (« on s’en fout » est un peu du même acabit que « y’a pas d’souci » : il faut que je fasse attention, les phrases toutes faites : éviter, penser au vase co avec Dominqiue Autrou, penser à fermer les stores, la canicule, les coupes de foot ou de baskett, les filles payées vingt, trente ou quarante fois moins : qu’est-ce qu’on peut bien en avoir à faire ?)
immatriculée en united kingdom, abandonnée là (non pas abandonnée, non mais enfin une merco comme ça…)
un passage chez cette vieille dame (elle est tombée avant-hier, on ne sait pas pourquoi, on ne sait pas, la voilà qui s’en va tu sais, vraiment, parfois, le soleil, la chaleur, les souvenirs de soixante douze, de deux mille huit, le soleil la chaleur moi, parfois, ceux des années cinquante, je voudrais tout, d’une éponge un peu humide, parvenir à effacer)
le coin de Pali-Kao et de Julien Lacroix (non, en vrai, c’est Tourtille), la librairie fermée depuis quand, je ne sais plus, un type passe
cette fantaisie de doubler toujours les clichés (toute une (notre) (mon ?) époque, la barbàlak, la boulaz le pantalon de jog, mes contemporains sont d’un convenu)
elle était aussi papeterie, en effet, elle est tremblée, oui
les dernières secondes de la vie de Pina (Anna Magnani, le trésor toujours vivant, « Rome ville ouverte » (Roberto Rossellini, 1945)), ces images-là qui trainent sur le bureau, je les range, les formate, les publie, tout ça ne m’est pas de grand chose, mais
probablement m’aide à survivre
qu’avons nous d’autre, sinon l’espoir
cinq ou six commentaires qui me sont venus en lisant, effacés par ce qui venait derrière
billet qui coule comme la vie
@ brigetoun : sur le bureau, le vent passe et avance la vie… Merci du passage, Brigitte