Le tour du monde
Rubrique(s) : Carnets de Pierre Cohen-Hadria / le(s) tour(s) du monde / Ville (ma) vue du sol
11 mars, 2015 5
Je me suis laissé emporter : il y avait eu un moment, c’était il y a quelques jours, où on avait parlé de ce voyage, c’était à la radio. J’ai fait comme si de rien n’était (et rien n’était en effet), mais c’est un peu resté en suspens, sans vraiment le savoir, tout en l’ignorant. J’ai regardé le ciel hier, il était gris, et les choses sont allées comme elles vont (le poète disait ensuite : « de temps en temps la terre tremble »), et puis ce matin on (la radio) m’a dit (pas qu’à moi, certes) que tout avait été bien.
Le départ, l’arrivée, l’escale, le départ à nouveau. Cela devait avoir lieu un certain nombre de fois (douze, à ce qu’il paraît aujourd’hui). Le tour du monde en douze étapes, j’avais pensé à Phileas Fogg, à Marco Polo, à d’autres encore (comme on sait, j’aime Gênes alors, Christophe Colomb par exemple aussi), et une chose en entraînant une autre (comme j’aime aussi Lisbonne, Vasco de Gama, le cap de Bonne espérance, enfin tout ça), j’ai vaguement résolu de regarder un peu.
Autre chose peut-être aussi (mais ces considérations sont un peu trop personnelles, tant pis) l’ami du faubourg part écrire quelque part (sûrement sur le faubourg, je ne sais pas), et puis aussi, j’ai regardé et découvert que deux étapes n’étaient pas encore déterminées.
La première chronologiquement au milieu des Etats Unis d’Amérique, la seconde entre Europe et Afrique du Nord. Je n’ai pas fait attention aux dates, mais je pense qu’ils arriveront avant le début du printemps à leur point de départ (point du tout : je lis -il est 20h15 ce mercredi- que le tour devrait être bouclé entre fin juillet et début août…). Je pense.
J’ai regardé un site, puis deux; un article de journal (Francis Marmande qui écrivait dans « le Monde »), puis deux (Olivier Dessibourg, dans « Le Temps »),
Aéroport international, Abu Dhabi
une chose en entraîne une autre, fatalement (ai-je pensé naïvement)
Aéroport international de Muscat (Sultanat d’Oman)
il faudra bien se poser quelque part. De nos jours (je n’avais pas cette notion vers les 20 ou 30 ans) les gens « se posent » : en clair, cela veut dire s’asseoir ou s’allonger, ainsi que tous les états intermédiaires (ai-je cru comprendre). Mais je digresse, non, ici le mot veut dire ce qu’il veut dire.
Aéroport international d’Ahmedabad (Inde)
Rien ne ressemble plus à un aéroport international qu’un aéroport international. Sur le monde, parcouru à la vitesse de l’aigle, on voit les choses de plus haut.
Aéroport d’Ahmedabad : zoom avant (Inde)
Mais il nous faut des étapes. Je suis arrivé, parvenu serait plus exact, à la somme de trente six photos.
Aéroport international de Varanasi (Inde)
Il s’agit de zooms avant, le plus souvent (sauf à Varanasi, où l’image est surexposée, allez savoir pourquoi).
Aéroport international de Mandalay (Birmanie)
J’ai regardé, le procédé est à chaque étape le même :
Aéroport international de Mandalay zoom avant (Inde)
regarder où se trouve le site, à commencer par le Moyen-Orient, la péninsule arabique, première étape, puis le seconde, la même péninsule, mais légèrement au sud, puis la traversée de la mer d’Arabie, jusqu’au Pakistan
.
Aéroport international de Chongqing (Chine) 1
Aéroport international de Chongqing (Chine) 2
Aéroport international de Chongqing (Chine) 3
Ici, la Chine. Mais oui, les temps sont à la guerre: en Ukraine,
Aéroport international de Nankin (Chine) 1
Aéroport international de Nankin (Chine) 2
Aéroport international de Nankin (Chine ) 3
en Afrique sub-saharienne comme dit l’autre, ailleurs peut-être,
Aéroport international d’Honolulu (Hawaï, EU) 1 gauche cadre, sous le A
il me semble qu’en Birmanie (où il se produit une étape, Mandalay) les étudiants se révoltent, il y aura dans quelques pays des élections (ici aussi, aussi bien, avec la peste brune, noire, aux portes, cette honte et cette abjection incarnée par la fille d’un précédent et ignoble individu, la bête immonde), et pendant ce temps-là, des hommes
Aéroport international d’Honolulu (Hawaï, EU) 2
Aéroport international d’Honolulu (Hawaï, EU) 3
(ils sont deux, une équipe de quatre vingt personnes, le Mission Center se situe à Monaco, le Prince de l’endroit est partie prenante, l’un des GAFA fait partie de la fête, on trouvera aussi parmi les partenaires un vendeur d’insecticides, peu importe ou l’importance est trop grande pour être discutée ici), quelques vidéos à base de levers de soleil plus tard, les deux hommes tellement unis, je me suis dit oui, il faut bien qu’ils se posent, alors j’ai regardé : tu sais quoi, les aéroports et moi avons quelques antécédents. Bon, je regarde.
Aéroport international de Phoenix, Arizona (EU) 1
Aéroport de Phoenix, Arizona (EU) 2
Trente six clichés au format .tiff qu’il faut convertir, afin qu’ils s’insèrent ici, les formater, regonfler quelques couleurs, égaliser (équarrir me dirait la petite voix à la couverture blanche) les obliques, regarder comment on « rogne » dit le logiciel, arrêter à un moment, regarder les avions, parfois il n’en est aucun (mais le monde n’est pas, ne sera jamais, uniformément uni, tranquille, radieux pour les sept milliards et plus d’âmes qui y passent), certains lieux évoquent (m’évoquent simplement peut-être) les circuits imprimés qui se bagarrent pour exister dans les ordinateurs, celui-ci, dans les téléphones, les tablettes, le monde du virtuel, parfois, la géographie me fait souvenir, le port de la Perle, j’ai décidé que l’étape au milieu des Etats Unis serait à Tulsa
Aéroport international de Tulsa, Oklahoma (EU) 1
Aéroport international de Tulsa,Oklahoma (EU)
mais je n’en sais rien, je n’ai pas déterminé celle de l’Europe-Afrique du Nord, je suis allé voir, les images sont plus belles aux Etats Unis, elles se transforment lorsqu’on s’approche du sol en des vues en 3 dimensions
(A) Aéroport international de la Guardia, New-York, et (D) aéroport internationeal JFK, NYC (EU)
(« jm’en fous je suis borgne » aurait pu dire John Ford ou Sammy Davies junior) (ou moi tiens)
Aéroport international de la Guardia, NYC (EU)
Aéroport international JFK NYC (EU)
ça vous a un autre aspect, à New York, je préfèrerais l’aéroport de La Guardia – c’est que JFK, après qu’il eut été porté au pinacle de ma jeunesse, en est descendu à présent, ses frasques ont terriblement heurté mon puritanisme, mais surtout, surtout, je n’ai pas du tout apprécié sa conduite envers Norma Jean Baker, vraiment, il y a des choses que je ne pardonne pas, tout comme à l’auteur, serait-il ‘génial’, « d’un château l’autre » que je ne lirai jamais)
et quelques heures plus tard, ici se trouve donc, en images, le parcours non encore complètement achevé de ce bizarre engin à quatre moteurs, on me dit qu’il porte dix sept mille deux cent quarante huit cellules qui transmettent donc de l’énergie aux hélices qui emportent le tout vers des cieux meilleurs, plus cléments, des cieux où le pétrole, le charbon, l’uranium seront relégués au musée des horreurs, les images sont celles de lieux où tout doucement et tous feux allumés, « la chose venue d’un autre monde » (1) se posera les applaudissements le champagne les confétis , les colliers de fleurs à Hawaï les chemises de couleurs, Phoenix Arizona, New York, Mandalay Nankin, Abu Dhabi Muscat au sultanat d’Oman, les étapes d’un voyage d’exception, qui ne sert à rien comme celui de quatre vingt jours, non, à rien, simplement si on ose dire pour montrer au monde entier que c’est possible et que les étoiles elles-mêmes peuvent être côtoyées, que tout n’est pas, sur cette planète, que sueur, sang et pleurs, larmes et morts, têtes tranchées et enfants tueurs, blessures peines et trahisons, cynismes et esclavages, haines ressentiments, rancoeurs et propos abjects, non
(1) « La chose venue d’un autre monde » (Christian Nyby et Howard Hawks, 1951) le premier film de tous les temps et de tout l’univers que j’aie jamais vu, en compagnie de mon frère, dans un des cinémas de l’avenue de France, vers 1956 ou 57.
(j’allais dire que j’avais pris de la hauteur avec toi, mais semble que la profondeur aussi et les souvenirs de choses venues d’un autre monde, exactement)
C’est vertigineux, à la longue (oui, ça ressemble bien à des circuits imprimés), il faudrait toujours prendre les choses de haut : j’ai vu en vidéo le premier atterrissage de l’avion « solaire » – la science-fiction existe ! – et ce qui est bien c’est qu’il utilise des hélices comme un Leonard de Vinci (on revient à l’Italie)…
@Christine Jeanney : merci d’être venue en tout cas…
@Dominique Hasselmann : on va continuer à suivre cette progression au rythme de l’astre, merci du passage
[…] Ocean » qu’intitule le robot) qui sont la destination finale de cette étape. Hawaï. Mais non : on s’arrêtera au Japon (c’était […]
[…] entreprenant le compte rendu de ce voyage produit sous le sceau de l’aviation additionné à celui de l’écologie, en faisant la […]