Sortir 2
Il est encore tôt, il a plu parfois, il faisait froid, on était sur la terrasse de ce bar où le garçon disait « moi je préfère quand il pleut comme ça je peux rentrer chez moi plus tôt », les parisiens venaient acheter leur baguette « tradition » (1,20e) ils défilaient, le boulanger posait ses baguettes à cuire sur sa planche farinée, un jeune noir encasqué en commandait trente, dimanche soir sur la Terre, il s’est mis à pleuvoir, et je suis allé faire cuire des pâtes de semoule carrées nommées nouasser, une sauce tomate, le temps s’est remis au beau, on a pris l’auto et on est allé sur l’île.
Dans le ciel brillait un arc de couleurs que je n’ai réussi à capter que mal.
La lune, la biblothèque. L’arc du pont du métro qui, là-bas, va à Austerlitz. Paris son magasin de pêche, les quais de l’île, la maison où vécurent et le Georges et sa Claude, on marchait là, il y avait toutes sortes de mondes, deux gens avec une poussette nous arrêtèrent « pardon, bonsoir, vous savez où se trouve le marais ? » oui, mais c’est par là, un peu plus loin, c’est assez loin quand même par là, il suffit de passer le pont, il faisait froid, un clope, on avançait en croisant des coureurs à pied, on passait par l’intérieur, il y avait du vent, « toi tu aimes le vent » oui, c’est vrai, j’aime le vent, là une dame « vous pourriez m’aider ? regardez il est comme neuf… » un bureau en effet, blanc, à jeter comme neuf, encore dans son emballage, les beaux quartiers, les touristes qui mangent des glaces, le froid le vent, pas la pluie, tout à l’heure peut-être et le fleuve
le soleil qui s’en va, neuf heures et demie peut-être, le vent (panoramique de haut en bas)
au loin brille la paix disait la chanson, le pont est-ce celui d’Arcole ?
peut-être, les nuages, et le soleil, sur chacune des maisons de ce quai on trouvera une plaque, comme une sorte d’eczéma, une sorte de mise en place d’une histoire qui n’existait pas il n’y a que deux ans, une sorte de retour au passé, un peu idiot à destination de qui, ces maisons chargées d’histoire, au bout du quai celle-ci, toujours en travaux (elle ne sera pas à l’image, elle a brûlé l’année dernière…) on y installera peut-être une ascenseur pour Bentley et autres Ferrari des nouveaux acquéreurs, Paris le boulevard Henri 4 qui vaut bien une messe, une promenade du soir, il fait froid, le vent s’est levé, peut-être tout à l’heure, la pluie et certainement, la nuit
Si le Qatar rit… j’ai entendu que le bâtiment principal de la Samaritaine allait être sauvegardé (comme quoi notre ministre de la Culture et de la communication est une femme bien).
@Dominique Hasselmann : Merci du passage (je ne commente pas ta parenthèse) moi j’ai cru ouïr qu’un bâtiment de la Samaritaine était déjà détruit, puis qu’on voulait poser sur les façades côté Rivoli verre et acier qui « dénatureraient » la rue…