Carnet de voyages #33
Rubrique(s) : Carnets de Pierre Cohen-Hadria / Carnets de voyage(s) / Ville (ma) vue du sol
31 décembre, 2012 5C’est là que doit passer le méridien, certainement, c’est dans la banlieue, à l’est.
Il y a là un observatoire, une maison de reine
(on peut se demander où il n’en est point dans le royaume), un musée de la marine
un bateau
voilier du siècle encore plus dernier que le dernier
qui portait d’Inde ou d’Australie à la capitale du Commonwealth du thé ou de la laine
il paraît qu’il y a aussi un éco-quartier, on a visité
on a donné nos adresses mails, on a reçu les lettres et les parcours qu’on avait plus ou moins suivis, il faisait un temps plutôt joyeux, on a bu un verre, croisé des gens à table
d’autres qui attendaient leur tour
mais pas de pluie, il y avait là un type qui me dit en anglais (à ce que j’ai compris) « j’ai un billet de bateau pour aller à la Tate Modern, je ne peux plus y aller, mais je vous le revends je l’ai payé 6 livres, je vous le revends pour 4, c’est d’accord ? » j’ai dit oui pourquoi pas ? (j’avais une carte de transport qui me donnait le même tarif
s’il faut aider pourquoi pas ? le type était grand, un loden bleu marine, propre sur lui, quelque chose qui me dit qu’il était en train de m’arnaquer, mais et après ? ils étaient quelques uns avec lui, il est parti, un sourire, mes quatre pièces d’or dans la main et me dit « honesty » en s’en allant, j’ai présenté le billet à l’embarcadère, il ne s’est rien passé, nous voilà sur la Tamise
en remontant son cours, il y a là des bâtiments qu’on remet à neuf
il y a des tours qui s’édifient
on avance
l’eau est grise et bleue
la passerelle qui relie cette ancienne centrale électrique à la rive gauche
le monde des enfants dans le bateau, on descend on achète pour une ou deux livres de pralines, et on retourne vers l’embarcadère, on regarde, j’aime ce pays, cette ville, il me fait sourire (c’est bien aussi), ses habitants rient et crient dans les pubs, boivent de la bière, mangent du poisson pané, de la viande bouillie, on entend au loin
les réminiscences de Sherlock Holmes, de Jack l’Eventreur, on se souvient du fog, de Soho, de Bob Morane dont le deuxième se nommait d’un nom de whisky si je me souviens, l’Empire et au loin la route de l’Opium et celle de la soie, l’Empire et sa Majesté en son palais
au loin ses joyaux, ici son abbaye, on descend
c’est presque à la nuit, on descend et dans ce musée, des tableaux de Turner (Pimlico, comme ce nom m’évoque Londres)
je retiens le « siècle encore plus dernier que le dernier » pour m’en re-servir
que 2013 soit ce que vous voudriez
Il est à craindre qu’il ne suffise pas de vouloir, mais beaucoup de déambulations urbaines,npour le plaisir de nos feuilletages-effeuillages
@brigetoun et @ Lignes bleues ;: bonne année à vous deux ainsi qu’à celles et ceux qui passent… (vouloir est tout de même un début…)
Libérons nous du carcan du périph, faisons des suburbs de Paname, au Nord-Est, du côté des canaux (Pantin, Aubervilliers, St Denis) le Grand Paris de demain aussi attractif que les docks à l’Est de Londres, ou Williamsburg à Brooklyn.
Plus facile à dire qu’à faire, mais l’idée est très bonne…