En passant par le deuxième
Comme on sait, j’aime marcher. Je descends de cette petite butte de Belleville (on travaille coin Bichat/faubourg…),
la République est en travaux (on attend avec impatience la sortie -enfin- du six du mois de mai), descendre vers le Châtelet, prendre à droite à Arts et Métiers, continuer, croiser le passage Bourg Labbé (l’emprunter si l’on veut), croiser une rue, longer le passage du Grand Cerf, aboutir rue Tiquetonnes
un marchand de fils et boutons, le coeur de Paris, en son centre la mercerie, la rue du Louvre et la place des Victoires, où Louis Quatorze (je pense) fait face à l’entrée de la Banque de France (comment dire, le symbolisme là-dedans, Paris et son Roi Soleil, et « donnez-leur de la brioche » et la place de la Concorde – cette concorde qui fit que la tête du 16° Louis, ici, roula dans la sciure ?), marcher, prendre la rue Vide-Gousset (un chemin, une voie, des magasins de luxe et de vêtements chics et chers c’est normal, les soldes), les gens se pressent à Paris, on marche, je flâne et puis, juste à côté de la mairie (à moins que ce ne soit juste derrière le ministère du budget), cette mairie où, en son cinquième étage, l’année dernière, Michèle Gazier recevait Bernard Chambaz (ce fut un croisement comme on en fait, parfois, au cours de certaines lectures), juste sur cette place nommée des Petits Pères (Hillairet dit que cette église était dédiée aux sept douleurs, on aime à la savoir) on entre, c’est Notre Dame des Victoires, et là
on me dit qu’il en est ici trente mille, de ces ex-voto
et les murs entiers, (ici les voûtes elles-mêmes) en sont couverts
j’aime à savoir que cette foi, par exemple, ou cette illusion, quand bien même, cette folie ou cette générosité (qui sait ?) a existé, existe toujours, qu’on consacre à ce type de superstition quelques instants d’une vie peut-être morne, peut-être pleine qui sait, qui peut savoir mais la manifestation de cette passion, (disons) pour ces figures et ces emblèmes a quelque chose de tellement humain, anthropologique, semblable à tous comme à ceux qui traçaient sur les murs des grottes des portraits d’animaux peut-être sauvages, ici, le même errement, la même représentation, la même joliesse…
©mc (merci)
On sort, il fait nuit, c’est l’heure du séminaire…
ça aurait pu être (en temps de grève parce que d’ordinaire les jours de travail c’était le métro) presque mon chemin entre le Père Lachaise et la rue Richelieu, avec un début légèrement différent, une fin légèrement prolongée
Ces ex-voto(s), je me souviens en avoir vu tout un mur chez Sophie Calle, un jour où elle m’avait invité chez elle, à la suite d’un accrochage, sur le boulevard Saint-Michel, entre ma Xantia de l’époque (1998 ?) et sa Fiat 500.
Art populaire, art brut, art liturgique, art mystique, art compassionnel, art impulsif, art graphique et photo du même genre…
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