Back (Shangaï Belleville)
Le film s’appellera (probablement) « Shangaï Belleville », réalisée par Show Chun Lee, une jeune réalisatrice ayant à son actif quelques documentaires (abordé par une jeune femme alors que je prenais quelques photos, j’ai parlé un peu, montré le livre
que je lis, souris : Paris, on parle dans la rue c’est comme si c’était naturel).
Sur le boulevard
stationne la dolly, ce genre de grue sur travelling, gardée par un jeune homme (je ne me suis pas approché pour lui demander s’il était stagiaire). J’aime le cinéma, c’est une fiction qui se tourne ici.
Une jeune femme colle ce type de petite affichette un peu partout.
« Non, me dit-elle, non, il n’y a pas de star, la star du film c’est le directeur photo, qui a travaillé avec Luc Besson sur « Nikita » (1990) », dont j’ai interrogé, un jour de 2000 et par téléphone, le fils pour un travail de DEA de sociologie (je ne le connais donc pas) : » Son fils est là aussi » me dit la jeune fille.
Très bien, le monde de Belleville regarde ce qui se trame non loin du siège de la Confédération française démocratique du travail (Belleville est en travaux, partout, comme des monstres sortent des rues des panneaux, rues en sens unique fermées, pavés, sable goudron, ça n’arrête pas, ça c’est Paris au mois d’août).
Tout le quartier est là.
Quelques uns qu’on reconnaît,
la plupart qui restent là parce que regarder le cinéma en train de se faire a quelque chose de tellement attirant.
J’ai pensé à ces gens qui attendent le matin, rue d’Aboukir, qu’on les emploie pour un travail. J’ai regardé les diverses personnes qui servent ce film, concentrées, téléphones portables et talkie-walkie (ici
la scripte), je me suis souvenu de ces moments de tournage où le soleil tourne aussi, et qu’il faut se presser, la lumière qui n’attend pas, les acteurs qui eux l’attendent, la lumière les jeux les sons « vous pouvez vous poussez, s’il vous plaît vous êtes dans le champ », les gens bougent, on redescend la rue, « c’est le ramadan m’a dit mon voisin, c’est presque fini, puisque c’est à la fin du mois », dans les rues on vend des douceurs et
les mendiants sont toujours là.
je glisse un peu vers le haut de la Roquette et je me retrouve chez moi- à ce moment où on ne voudrait pas que le mois d’août finisse et que les parisiens faisant la gueule parce que leurs vacances sont finies repeuplent le métro) et nous avons eu deux fois les affichettes (jamais su de quels films il sagissait) et mon copain-épicier tunisien avait de plus en plus de mal avec le ramadan quand je passais le voir en rentrant le soir