Oublier Paris #26
Rubrique(s) : Carnets de Pierre Cohen-Hadria / Oublier Paris / Ville (ma) vue du sol
7 juillet, 2011 2Il est dix heures et demie, c’est l’heure du café. Je m’assois à la terrasse, c’est ainsi je ne fume plus (je le regrette tous les jours ou presque) mais je m’assois dehors.
Puis des gens viennent : une première équipe ; l’acteur est entré au café. Puis ils entrent, tous, puis ressortent, une petite équipe, un homme à l’image, un au son, un autre qui dirige, un quatrième dans l’image.
Il est onze heures moi s le quart, mon voisin fume, s’entretient avec son ami.
J’entends mais n’écoute pas. Je regarde le passage, un chauffeur convoie des bouteilles de son camion au magasin, juste à côté du café. Puis l’une des piles tombe lentement, très lentement, s’affaisse, tout le monde regarde, un peu interdit.
Une autre équipe est là : deux filles.
L’une d’entre elles est assise un peu plus loin, à ma gauche; l’autre filme le postier qui entre au café :
La serveuse porte un micro haute fréquence, elle parle « vous désirez un café », elle va, vient s’affaire, peut-être naturelle, je ne sais pas.
Le postier est sorti, rejoint son camion;
le chauffeur du camion pose des bouteilles, sur le sol, le chauffeur du camion sourit.
Onze heures moins dix, je m’en vais. La jeune fille à ma gauche a pris la caméra.
Je m’en vais, elle pose sa machine sur la table jaune, devant moi, vous partez, oui, je pars, elle filme mon voisin : « vous permettez c’est pour un film d’école ? »
Oui, ils permettent, c’est un film d’école.
Au travail.
oh moi qui me demandais si vous figuriez sur le film ! loupé
je vois très très bien