All that jazz

Plein est, il y avait du ciel.

Plein ouest, on a détruit l(m)a centrale

Ce dimanche, à la cité de la Musique, deux légendes de la musique, 

à la contrebasse, Henri Texier, petites lunettes, petit bonnet tricoté sur le crâne, sourire ravi, plaisantant avec une saxophoniste beaucoup trop stressée, pantalon rouge, maîtrise d’acier du temps, à la batterie

magnifique homme en noir, bague au doigt, diamant rythmique et humilité « merci d’être restés… » alors qu’on vient pour lui

gentillesse et rythmique d’acier, soixante dix piges et qui joue avec des jeunesses, son complice Texier (printemps : 65) qui s’amuse

basse batterie, saxophone et trompette, un quartet dédié à Don Cherry, la reprise de morceaux inusables, qu’est-ce que la musique sinon des réinterprétations, des réinventions, des reprises comme en couture, des artistes, la beauté des envolées, la simplicité d’un rythme qui bat, régulier, lent doux mais subtil et serré, droit et comble,

juste une merveille juste, juste le métier ? la joie et l’art ? la musique dans tout ce qu’elle peut nous apporter, tranquille et sombre, profonde et neutre, tout à la fois, cette sensibilité extraordinaire, comme une sorte de calme où même la mort serait présente, juste là

il va vers ses toms,  ses cymbales, ses baguettes, ses balais il joue, présent comme absent, laissant la place, toute la place aux complices, aux autres, les choses en place, un autre jour, au cinéma, Archie Shepp

soixante quinze aux pelottes, pas réussi à vraiment le capter, qui parle de la réalité du racisme aux Etats Unis, KMS me dit qu’il vit à Ivry, tant mieux, il parle son français avec ce qu’il n’oublie pas de sa langue maternelle, son « rigolo », tu te souviens

le pommeau de sa cane une tête de canard, j’adore ça

difficiles à capturer, mais d’acier, vraiment, tous les trois, impeccables et époustouflants, épatants vieillards, ce que j’adore leur jazz…