Pendant le weekend

Carnet de voyage(s) #147 (2621)

 

 

 

moins loin, moins vite, moins longtemps (l’autoroute ne se prend plus sans nino – le « flux » est intitulé « libre » – l’abjection à l’état vicieux, au plus haut – les amendes (double pour un mois; six ou huit fois si le paiement est plus tardif) frappent – plus le temps passe et plus ce monde s’abîme dans son horreur) – il y avait fête et donc on partit – les gros camions que sont devenues les automobiles, le monde en ce 25 décembre – on allait vers la mer appelée « manche » (tandis qu’atour du monde, les capitaines solitaires – dont une jeune femme de 23 ans – continuaient à courir) (agapes garanties, quelques constituants dans le coffre) mais au ciel, le gris

l’iode – le bout du monde (le brouillard ici cache le Havre) (au fond de l’image – on ne le verrait qu’à la nuit) la ville (qu’on pourrait s »intituler ici #452) comme toutes hors-saison (impressions)

boutiques closes – lumières feutrées – poissons – fruits de mer – (hier soir il y avait coquilles saint-jacques) – on marche on parle on rit

on respire enfin, même le vent, même un peu de sable

trois ou quatre lignes de couleur pastelle – goémons et cailloux vagues écumes

il ne pleuvait que peu, un vague crachin – on sentait bien que le bout du monde s’éloignait aux brumes – ça ne fait rien on marche on parle on rit (impressions 2)

les enfants rient

c’est le pompon (je pense à François, à sa panthère noire ou son ours blanc)

j’ai un peu effacé la casemate des maîtres-nageurs (quelle appellation…) la côte normande – la nuit y vient un peu moins tôt qu’à Babylone

mais elle vient quand même (au fond de l’image, le port, les ferrys et les lumières qui ne peuvent complètement masquer les malheureux qui tentent la traversée en fraude clandestins – les barbelés, les chiens, les armes)

il était deux heures – on s’endormit – le lendemain, des volatiles (les gris sont les jeunes, le plus blanc est adulte – un message accompagné d’image à l’ornithologue nous l’apprit – ils sont goélands)

respirer encore – l’air du large (et tenter d’oublier) : les voilà qui s’envolent libres comme le vent

il n’y en avait que peu, l’air était assez doux – on raccompagnait à la gare quelques uns des commensaux – on passait au musée

puis sur les bords du canal qui à la mer s’en va, d’autres volatiles

le noir du haut de l’image est un foulque à front blanc (« ils ont des yeux tout noir » nous dit-on) (encore merci !) il faisait doux – beau presque puis on reprit le lendemain la route

milieu d’après-midi, puis au presque soir

Babylone donc et des couleurs indicibles

un film (contestable) de cinéma dans une des meilleures salles de cette ville-là (Saint-André-des-Arts) (bien qu’empuantie de médiavision publicité obscène jean mineur balzac zérozérozéro un : elle a dû changer de main, je suppose) (le film a déplu) on a marché pour revenir dans un froid capital

 

au ciné donc Limonov la ballade (Kirill Serebrennikov, 2024) (on avait aimé le Leto réalisé par cet exilé – il y a de ça six ans…) (si ce n’était déjà pris, on pourrait intituler ça mort d’un pourri) (bof) (beurk) (l’art devrait mener au sublime) prendre pour premier rôle un sale type n’en fait pas pour autant un héros (j’ai pensé à la réplique de Jean Seberg disant qu’est-ce que c’est dégueulasse ? alors qu’elle trahissait le Poiccard)

 

 

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4 Comments

    le brouillard et l’iode c’est presque aussi bien ou nettement mieux (disons c’est égal tout dépend de ce ou ceux ou celles qui y vit) que les pierres et le bleu presque violet d’être glacé…

  • ça m’a fait grand bien de respirer l’iode de tes photographies, merci.

  • @caroline diaz : merci à toi d’être passée… (et tant mieux pour l’air frais)

  • @brigitte celerier : quelques degrés de plus (disons dix) n’auraient pas été de refus… Merci à vous Brigitte