1463 Jeudi 11 Juin 2020
fait beau – enfin y pleut mais fait beau (six sept – je m’habitue) – une affaire de terreur et de puanteur : la pollution de Paris – en même temps comme dit l’autre on porte un masque : de ce fait, on est protégé – tour en ville, à Belleville on teste comme des malades
sur le boulevard à la place du marché (derrière les gens masqués, les tags pour que vive l’hôpital) – on oublie ? on laisse tomber ? le 16 juin dans la rue c’est certain – encore que moi, parfois, dans la rue, je ne me sente pas très bien – j’ai perdu la joie de marcher, de vivre en ville, de côtoyer mes contemporains –
posé à l’invent’hair – ça se passe rue des Couronnes, c’est pourquoi – il ne s’agit pas (seulement, sans doute) du coiffeur de têtes couronnées – avec les amis d’hier (non d’avant-hier) on s’est dit bonjour en se touchant le coude – on s’amuse, on boit du vin blanc – agneau carottes petits pois – clafoutis cerises – un incendie s’est déclaré il y a quelques jours à Auber, un entrepôt de vêtements dit-on – Paris brûle-t-il ? je suis enfoui dans les années soixante et soixante-dix, l’écrit ne vient pas – en haut de la rue
je suis bien allé boire un café à la terrasse du tabac (2.10 e) non – j’ai marché, oui, avancé, puis j’ai longuement lu et corrigé le nouveau monde deux (un roman d’aventures à la Louis Feuillade) (signé Furax ou Le vic, comme tu préfères – Judex ? va pour Judex…) – et lu encore et continué à lire (un peu de « Vie et mort de Guy Debord » (Christophe Bourseiller chez pocket Agora – bof, sans âme) pour cette affaire de Lebovici – je me souviens de Robert Boulin, je me souviens de Joseph Fontanet – je me souviens, peu de goût cependant (que de complots…) – je ne parviens pas à reprendre ce journal ou ce rythme quotidien peut-être – sur l’échafaudage, le 363
assez moche – non, ce n’est pas que ça n’aille pas – un peu gris, un mail des amis de Grèce (on n’ira pas, non); les impôts (on y passera, c’est certain); les jours passés, les décès des maisons de retraite, cette solitude qui leur a été imposée, forcé.e.s de mourir seul.e.s cette honte – notre façon de faire, de vivre et de laisser mourir : une vraie catastrophe (bien inutile, consentie comme on dit, décomplexée dit-on aussi et oublieuse : notre propre vie, notre monde, notre société…) (et tu voudrais qu’on oublie ?)
et en même temps la joie des jeunes au soleil
Au vu de l’extension du domaine des terrasses, je me demande si les piétons pourront encore passer sur les trottoirs !
Il est vrai qu’il faut que je remonte mon vélo de la cave : les « pistes temporaires » mises en place par notre maire envélocyclopédiste devraient être maintenues après la pandémie…
Au 68 quai de Jemmapes (10e), coiffeur à l’enseigne « Rock-Hair » (tu ne l’as jamais vu ?). 🙂