22 février 724

Bure qui devient zone à défendre – ça va mal finir – donne une parfaite exactitude au développement du feuilleton « Centrales » initié hier – c’est juste ce à quoi on pense – il y a dans la liste les sites de l’ANDRA, mais celui de Bure est inexistant encore (le robot ne l’a pas vraiment répertorié – je n’ai pas cherché avec beaucoup de patience non plus) hier c’était boulot – une vieille femme, pantalon noir chandail rouge disait « ne t’inquiète pas Joshua, grand mère va bien » et elle s’écroulait à nouveau dans mes bras et ceux de J. (il avait appelé les pompiers qui arrivaient avec une fauteuil roulant), le petit môme (sur sa tête, cette couronne de carton offerte par le vendeur du hamburgers du moins deux) pleurait, les poings serrés sur sa bouche (il a eu droit à une petite caresse) (il n’avait pas dix ans) « ne pleure pas » lui disait doucement J. « elle va bien ta grand mère » – elle était allongée sur le sol, toute transpirante – ils l’ont assise, questionnée, emmenée, je ne l’ai plus revue –

(une image du reflet sur le bassin du cinéma en rond – 12 euros la place, 45 minutes de film – elle disparaît, tu vois –  on a fermé le bar tandis que la galerie commerciale a ouvert dans la quatrième travée, on a fermé aussi le restaurant d’entreprise, bientôt on va fermer la bibliothèque parce que, tu comprends, des endroits en libre accès, gratuits donc, ça ne se fait plus aujourd’hui – tout doit être rentable, le temps de remise de ma voiture dans le garage comme les semaines où je loue mon appartement alors que je pars en vacances, tout doit être profitable, efficace, rapporter son pesant, ce que le corps produit comme ce que la terre apporte) (ce monde-là, c’est non)

au ciné « Jusqu’à la garde » (Xavier Legrand, 2017) drame d’ambiance erreur judiciaire : anxiogène (le problème grave, avec le cinéma français, souvent, c’est que les films sont devenus des émanations télévisuelles – gros plans, suivis de dos, personnages omniprésents) : alors nous restent les acteurs (bof) (à l’appui de la dernière parenthèse, le fait que l’affiche du film indique une espèce de partition, montrant de dos une personne -la justice, la morale ou la république, on se perd en conjectures – cheveux courts et blonds qui ne correspond à rien ni personne dans le film – distributeur quand tu nous tiens…)

 la tache, 24 février 2008, 17:49