Journal des Frontières #continuel
Rubrique(s) : Carnets de Pierre Cohen-Hadria / journal des frontières / journal quotidien
10 mai, 2016 2
(on n’a pas trop envie de rigoler parce que le coup du 49-3 ça présume de la cogne et de la casse et c’est vraiment la pire des solutions et une désolation due probablement au petit teigneux et à l’autre molâsson qui se laisse dicter la loi : ça pue)
Hier, je me suis rendu à Melun parce que j’ai encore des choses à y faire. Je ne peux pas tellement dire que je reçoive tellement d’aide des institutions productrices, mais qu’est-ce que ça peut faire ? J’y vais, donc, vers midi, j’avais un rendez-vous vers quatorze heures, j’ai pris le dur (ah le dur…) qui avait (évidemment) du retard, je me suis pointé donc vers une heure dans cette petite bourgade du fin fond du sept sept, où sur la rue qui passe sous les voies, j’ai opté pour la troisième proposition
(je reconnais qu’il y en avait un peu plus) puis je suis allé à mon rendez-vous, nous avons parlé, l’homme était vraiment affable, accort et d’une gentillesse généreuse qu’on rencontre parfois (et c’est tant mieux), il me ramena à la gare (nous avons pris rendez-vous pour une date ultérieure car je ne lâcherai pas cette affaire-là) (ni d’autres d’ailleurs parce que je suis têtu) (à bientôt donc F.) puis à la gare, c’est comme il se doit le calme assez plat (champ vers le sud) vu qu’il n’est pas quatre heures
ainsi en est-il aussi vers (contrechamp) le nord
mais au fond de l’image
loin, là-bas on aperçoit un convoi
qui vient lentement mais sûrement
passe roulements bruits
ce n’est pourtant pas anodin
même si on ne voit encore rien, mais voilà que ça se précise
chars d’assaut auto-mitrailleuses armes de guerre qui passent sous les yeux sans autre forme de procès, simples et assourdissantes, sourdes graves
et agressives, mais aussi soignantes (faire et défaire, c’est travailler, à la guerre comme à la guerre : jugulaire, jugulaire…)(cette dernière parenthèse dédiée au numéro un du gouvernement, autocratie à tous les étages…)
le mien est arrivé, je suis monté j’ai lu (une biographie de Césaria Evora par Véronique Mortaigne) (je me change les idées : je lis aussi une biographie romancée du cinéma Brady – par un certain Jack Torrence, « all that work and no joy make Jack a dull boy« ) (mais l’auteur est bulgare…), et puis une demi-heure plus tard, Babylone, je ne me souviens plus mais le soir, je suis allé au Cent (de la rue de Charenton, Paris douze) où j’ai écouté sur une musique splendide
et électronique (orchestrée par un des tenants de Poésie Debout) la déclamation par Guillaume Vissac
et Philippe Aigrain (qui en est le traducteur)
de quelques pages
du très rock’n’roll « Une armée d’amants » (Juliana Sphar et David Buuck, chez publie.net) : la boucle se bouclait sur la guerre d’Irak, le verre ensuite chaleureux (j’ai croisé André Rougier, habitué de ces rencontres, on a parlé de ceux qui sont ces temps-ci à NYC), puis dans le métro et cet homme et sa montre et son alliance
(au vrai c’était ce matin mais n’importe) en arrivant ici, il y avait dans la boite aux lettres cet olibrius qui garde l’entrée du Vatican envoyé par mon ami libraire romain donc ces temps-ci (#283)
il pleut sur Paris, les abords de l’assemblée dite nationale et bafouée sont, j’espère, noirs de monde… Ne rien lâcher? Non, debout, et encore et encore.
qu’au moins on proteste fort…
c’est une vraie saloperie (pardon,) cette loi.. comme j’avais du temps j’ai suivi les consulfations des syndicats patronaux et salariés et toutes les séances en commission avec texte de la loi et des amendements…
ça va être catastrophique aussi pour les petites entreprises
Vu récemment sur Internet plusieurs photos du nouvel engin de la BRI (stationnant devant le « 36 »), une sorte de mini-monstre sorti tout droit d’un film de Georges Lucas – c’était peu avant le festival de Cannes lancé ce soir avec toujours les mêmes guignols de présentateurs et la chaîne borroméenne – alors on peut être rassurés et le 49.3 est vraiment « blindé » à tous les sens du terme !