Quinze
le dernier jour de quinze, on se serait levé à 5 sans pouvoir se rendormir, l’esprit pris par l’incendie, les tueries, les noms de rue et les chiffres à venir
il y aurait sans doute ce jour-là quelque visite d’exposition, ici ou là, quelques saisies et quelque comptabilité à continuer, quelques chaussures à acheter, quelques coups de téléphone ou small (ou short) (sauf que parfois on en poste sept ou huit) message service
le dernier jour de quinze, on irait probablement dîner chez D et A qui auraient sans doute préparé des pâtes aux vongoles aux coques ou à quelque chose de fruits de la mer
le dernier jour de quinze, on aurait une pensée pour cet animal-là (si quelqu’un en veut, qu’il se fasse connaître, c’est un mâle, trois mois)
sacrifiant à la mode des photos de bêtes
puis au portrait tout court (prénommé roulette)
(hirsute l’animal, hein mais adorable)
la veille, on aurait été au cinéma voir un conte de Noêl (« Hector« , Jake Gavin, 2015), mais précédemment dans la grande maison
on aurait été voir deux expositions au trois cent quinze (espace de droite, en haut de l’escalator, en entrant niveau rez-de-chaussée), l’une titrée « Schematic Bodies » due à Julien Prévieux (dont on avait repéré le « Statactivisme« , paru chez Zone il y a quelques mois – en mai quatorze quand même) mais aussi l’autre, intitulée « 1887-2058 » due à Dominique Gonzalez-Foerster, magique et bouleversante
des serpentins, des nez rouges, des confettis, des trompettes, des rires des bulles des oublis des refoulements des gueules de bois des crises de foie des ennuis passagers et gastriques, il y aurait aussi des coups de klaxon et des voitures incendiées, des faits, divers, variés et des messes de minuit, ou des feux d’artifice ou des chants avinés ou rien de spécial, sinon un ou deux épisodes d’une série ou quelque chose d’autre
il y aurait la perspective des cent piges de TNPPI, celle des auteurs invités, des marches au bord de l’eau, des photos sons mots images EPRD et dessins calques et autres fictions narratives encore dans le même élan
et puis des voeux, des fleurs, laissant derrière soi ces dates 7 et 9,
et 11
dimanche vers 15h dans le 11°, 11.01.15 photo courtesy of Olivier Warusfel (qu’il en soit ici remercié).
13 et 31 et 20, ces lieux où le boulevard Voltaire croise le Richard Lenoir où vivaient monsieur et madame Jules Maigret, coin Folie-Méricourt Fontaine au Roi Faubourg du Temple, coins Allibert Bichat, Charonne Faidherbe, Saint-Denis, ces ignobles exactions nommées « urgence » ou « déchéance », on ne croirait donc plus en rien, on n’aurait donc plus de convictions sinon celle, médiocre et avilie, de la reconduction à cette même place ?
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous
Et puis des voeux, des fleurs, des lumières et parfois, la paix
beau cadeau fait à nous