Pendant le weekend

Carnet de voyage(s) #52

Merci à MdBC pour ses clichés, qu’elle a eu la gentillesse de nous confier.

 

 

Ces plages aux sables bruns bordent une mer qui, si on la suivait vers le nord, aboutirait à celle de Marmara

ce sont ces eaux

ces turquoises et ces bleus

ce sont ces teintes qu’on avait tant aimées en traversant le Bosphore

allant en Asie, allant ici ou là, qu’est donc la géographie qu’une représentation, dans l’espace

de notre espoir de voir la vraie partie du monde, celle qu’on aime, celle qu’on voudrait savoir en paix

sous le soleil, tranquille et sûre et qui, jamais, n’existe ? Les vagues avancent sur l’onde et les ombres de l’écume

la houle et la profondeur de la joie de vivre, sur ces rives, sur ces berges, ces avancées dans l’eau, les bouillonnements et les graviers

(ici on dirait une bête, noire, mais ce n’est que du bois, mouillé) des énormes paquets de mer qui s’écrasent, le bruit et le vent, ce merveilleux vent qui prend tant et tant de noms

à mesure qu’on va ici, la bora, là le sirocco

ailleurs des zéphyrs, des alizés, le garbin et le leste

ici il vient du nord et s’appelle le meltemi, il est là, souffle le chaud et les vagues devant nous qui dansent

les amis grecs nous disaient « si vous allez de l’autre côté de l’île et que le vent se met au nord, méfiez vous des vagues… »

et elles étaient au rendez-vous, peu de monde sur la plage, des nuages dans le ciel

au loin, un cargo qui fait du sur place

ici, là,  qui attend sans doute ou on ne sait, de l’autre côté de l’île la mer est Egée

au loin les Sporades, loin de nous, loin au fond de la carte

je ne sais plus les lieux se brouillent, mais je me souviendrais toujours de ces gens allongés à l’ombre de leurs cargaisons attachée sur le pick-up, charbon oignons chaises et d’autres marchandises encore

le sourire du chauffeur quand je lui demandai le prix d’un sac de charbon

plus tard, dans cette petite montagne, d’où on apercevait, au loin, dans une  manière de brume

la plage que nous quittions un moment avant, cette gentillesse des humains parfois, qui se transforme alcools et frustrations aidant en envie de meurtre, clichés comme sirtaki bouzouki Melina Mercouri

Zorba c’est le nom d’un café dans le haut du faubourg, le café où le dimanche matin vers huit heures s’allient les contraires et ceux qui se battaient vers deux heures, des hommes, des humains qui s’étriperaient s’ils en avaient encore la possibilité mais non, trop d’alcool, de danses, de musiques,  se souvenir d’Anthony Quin qui casse les chaînes et Giuletta, son chapeau rond et  ses sourires, cette rue de méditerranée, le cinéma n’est jamais loin, la plage et le vent, les parasols soufflés par le vent, au loin les ombres de la terre

il y avait des nuages et du vent

c’était de l’autre côté de l’île, un jour puis un autre, cette baie, cette mer et ce sable, ces cailloux et la magie des vagues, il y avait ce film qui s’appelait « nous nous sommes tant aimés », quelle merveille, quelle joie et quelle chance, alors la route, les bâtiments, la montagne qui plonge dans l’eau, le calme revenu, le soleil et la joie de s’alimenter, la joie de boire et manger, le poulpe grillé et les petites allumettes de courgettes frites, au loin les bâtiments croisent, les croisières continuent, une douche ici

les éléments s’assagissent, au bout de la plage, des jeunes gens marchent

d’autres sont assis et contemplent, quelque chose

rien il ne s’agit que d’une plage

du sable, du vent, il y fait bon

on a planté quelques oliviers, au loin la montagne se rafraîchit, bientôt il sera cinq heures

on reprend la voiture

on a séché au soleil, on a bronzé, on a ri il fait beau, on retourne on s’en va on y retourne, on franchit le col, on se retourne

derrière nous le temps s’en est allé, les vagues à nouveau continuent leur manège, les cargos sur les flots

et  les étoiles au ciel qui guident le sextant, les îles et les terres, les monts et les routes en lacet, le soleil qui se couche bientôt il fera nuit, recommencera un autre jour et sur un autre bateau dans le hublot sans vitre

apparaîtra l’île qu’on quitte, on reviendra, oui, c’est sûr, on reviendra

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